Les Etats-Unis ajustent leur présence militaire sur le flanc oriental de l’OTAN
Les soldats américains se retirent partiellement de Roumanie et d'autres pays européens.
Ştefan Stoica, 30.10.2025, 10:44
Véhiculé depuis le début de cette année, le redimensionnement des forces américaines déployées sur le Flanc Est de l’Alliance devient réalité et concerne directement la Roumanie. Selon le ministère roumain de la Défense, les Etats-Unis vont suspendre la rotation d’une brigade déployée sur des bases militaires dans plusieurs pays alliés, y compris en Roumanie, sur la base de Mihail Kogalniceanu, près de la mer Noire.
Un millier de soldats américains resteront en Roumanie
Le ministre roumain de la Défense, Ionut Mosteanu : « Nous ne parlons pas d’un retrait des forces américaines, mais de la cessation de la rotation d’une brigade qui avait des éléments dans plusieurs pays de l’Otan, y compris la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie. Un millier de soldats américains resteront en place, sur d’autres bases, et contribueront à la dissuasion des menaces. Les capacités stratégiques restent inchangées. Le système de défense antimissile à Deveselu restera pleinement opérationnel. La base aérienne de Campia Turzii continuera d’être un point essentiel pour les opérations aériennes et la coopération alliée, la base de Mihail Kogalniceanu continuera d’être développée, et le drapeau américain restera présent sur ces trois sites. Un groupement de lutte aérienne restera en place à Mihail Kogalniceanu», a déclaré également le ministre de la Défense, Ionut Mosteanu, lors d’une conférence de presse.
Le partenariat stratégique roumano-américain restera le même
Cet ajustement militaire ne portera pas atteinte à la sécurité de notre pays et du flanc oriental de l’Alliance, a assuré pour sa part le président Nicusor Dan. Et lui d’ajouter que le partenariat stratégique roumano-américain restera le même et l’infrastructure stratégique développée par les deux pays, en collaboration, à Deveselu, Campia Turzii et Kogalniceanu, continuera à être opérationnelle. M. Dan a mis en évidence que la dissuasion des menaces sur le flanc Est de l’Alliance est compensée par le renforcement des capacités militaires et par une présence militaire européenne renforcée, en accord avec le partenaire américain. Pour sa part, le Pentagone a précisé qu’il ne s’agit ni d’un retrait des troupes américaines d’Europe, ni d’un signal de diminution de l’engagement des Etats-Unis envers l’OTAN et envers l’article 5 du Traité de l’Alliance de l’Atlantique Nord. L’ambassadeur américain auprès de l’OTAN, Matthew Whitaker considère que son pays préserve son engagement envers la Roumanie qui, selon lui, fait preuve d’une capacité et d’une responsabilité accrue.
Une décision controversée
Pourtant, la décision du Pentagone a été critiquée même à Washington, par les chefs républicains des commissions de défense du Sénat et de la Chambre des Représentants. Dans une déclaration commune, ils affirment que par cette décision, la Russie recevra un mauvais signal au même moment où le président Trump essaie de mettre de la pression sur Vladimir Poutine pour lui faire accepter des négociations pour une paix durable en Ukraine. Les responsables de l’OTAN ont expliqué que les ajustements à la présence américaine en Europe ne sont pas inhabituels, et qu’un tel ajustement n’empêchera pas les forces américaines de rester « plus importantes» qu’avant 2022.