OTAN soutiendra l’Ukraine
L’OTAN continuera à soutenir militairement l’Ukraine en l’absence de toute certitude concernant les négociations de paix, c’est ce qu’a décidé le Conseil de l’Atlantique-Nord.
Mihai Pelin, 04.12.2025, 12:02
Le Conseil de l’Atlantique Nord à Bruxelles
Plus de deux tiers des pays membres de l’OTAN se sont engagés à fournir de l’armement à l’Ukraine, via ce que l’on appelle la « liste de demandes prioritaires », qui a reçu jusqu’à présent des engagements chiffrés à 4 milliards d’euros. Cette annonce a été faite par le secrétaire général de l’Alliance, Mark Rutte, à l’occasion de la réunion à Bruxelles, des ministres des Affaires Etrangères des pays alliés. Et d’ajouter que l’Australie et la Nouvelle-Zélande allaient contribuer à leur tour à ces dépenses, étant les premiers partenaires de l’OTAN à le faire. Mark Rutte a également souligné qu’un processus permanent de consultation avait lieu entre les alliés en vue de négocier la paix en Ukraine, mais il a insisté sur le fait que le président américain Donald Trump était le seul capable à débloquer ce processus. Quant aux menaces de Vladimir Poutine à l’adresse de l’Europe, le secrétaire général de l’OTAN affirme ne pas avoir l’intention de répondre à la rhétorique dangereuse du leader de Kremlin et ne pas vouloir non plus alimenter la propagande russe. Le Conseil de l’Atlantique-Nord s’est donc achevé sur la conclusion suivante : l’OTAN continuera à soutenir militairement l’Ukraine, étant donné qu’il n’y a aucune certitude concernant la paix, alors que la Russie ne cesse d’intensifier ses frappes sur le territoire ukrainien.
La Roumanie, représentée par la cheffe de sa diplomatie , Oana Toiu
Présente à cette réunion, la cheffe de la diplomatie roumaine, Oana Toiu, c’est aussi entretenue avec ses homologues des pays riverains de la mer Noire, à savoir la Turquie et la Bulgarie. Elle a déclaré à cette occasion qu’il fallait continuer à financer l’Ukraine, de sorte que celle-ci ne soit pas forcée à conclure un accord prématuré.
Invitée aux débats de Bruxelles, l’Ukraine a informé les alliés sur la situation sur le terrain, sur les équipements nécessaires, mais aussi sur les négociations menées par les États-Unis, dans le contexte où l’accès des européens à ces débats est limité, étant donné qu’ils ne se retrouvent pas à la table des négociations. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaya Kallas y était également invitée, alors que la Commission européenne faisait une annonce essentielle pour l’appui financier à l’Ukraine.
Le plan de la Commission européenne
La Commission a présenté les détails du prêt qu’elle souhaite offrir à Kiev, des fonds issus des liquidités séquestrées à la Russie. Le plan sera transmis aux leaders européens d’ici deux semaines, mais il faut avant convaincre la Belgique de donner son accord, car c’est sur son territoire que cet argent se trouve. De son côté, le premier ministre belge Bart De Wever à rejeté une nouvelle fois le plan avancé par la Commission européenne : à savoir d’offrir à l’Ukraine un prêt financé d’actifs russes gelés dans l’Union européenne. Et pour cause : « Je ne peux pas imaginer comment la Commission européenne oserait confisquer l’argent d’une compagnie privée contre la volonté d’un Etat-membre », a déclaré le premier ministre belge. A noter que la majeure partie de l’argent russe se trouve en Belgique, des sommes estimées à environ 194 milliards d’euros en juin dernier. Le reste est à retrouver en dehors de l’UE, notamment au Japon – environ 50 milliards de dollars, mais aussi aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada, des pays accueillant des sommes plus réduites.
En attendant, le parlement de Kiev a approuvé le projet de budget 2026, qui prévoit d’allouer environ 60 % des dépenses à la défense. Selon les experts, le budget et les besoins militaires de l’Ukraine pour 2026 et 2027 sont estimés à quelque 130 milliards d’euros, un déficit que l’UE s’est engagée à couvrir. À noter pour terminer, que depuis le début de la guerre, en 2022, l’UE a déjà investi plus de 170 milliards d’euros dans la défense de l’Ukraine. (trad. Valentina Beleavski)