La rétrospective des principaux événements de politique étrangère de 2025
Donald Trump à la Maison Blanche/ L’Ukraine, près de quatre ans après le début de l’invasion russe/ Une paix fragile en Orient/ Des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine/ Des gouvernements voués à l’échec/ Le voyage à Oslo de María Corina Machado, prix Nobel de la paix.
Bogdan Matei, 28.12.2025, 10:24
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche
Début 2025, le monde entier a été secoué par le retour à la tête des Etats-Unis du milliardaire républicain, presque octogénaire, Donald Trump. L’ancien et nouveau président des États-Unis n’a laissé personne indifférent. Avec son style imprévisible et direct, le leader de la Maison Blanche a suscité soit une admiration inconditionnelle, soit une répulsion irrépressible. Récemment, aux États-Unis, un juge fédéral a ordonné au gouvernement Trump de retirer les dernières troupes de la Garde nationale présentes à Los Angeles, première ville du pays où le président américain a fait déployer des militaires en juin, en réponse aux mouvements de protestation contre les raids menés par la police de l’immigration. Dans le monde, Trump a provoqué des séismes sur tous les marchés après avoir décidé d’augmenter les droits de douane américains, persuadé que cela relancerait l’économie américaine et créerait de nouveaux emplois pour les Américains. Les analystes se disent convaincus que Trump aspire au prix Nobel de la paix.
D’ailleurs, son équipe et lui-même affirment qu’il le mérite, car il aurait réussi à servir de médiateur entre des ennemis connus tels l’Arménie et l’Azerbaïdjan, l’Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande. En Europe, Trump est plutôt mal vu par les élites autoproclamées, que ce soit à Bruxelles ou dans d’autres capitales européennes. La nouvelle stratégie de sécurité rendue publique par la Maison Blanche dresse l’inventaire de ce qu’elle considère comme étant des problèmes difficilement surmontables sur le vieux continent : le déclin économique, la réglementation excessive de Bruxelles, la remise en cause de l’identité et de la souveraineté des États nationaux qui, conjuguée à l’immigration clandestine, risque, affirme l’administration Trump, d’effacer la civilisation européenne. S’y ajoutent, selon la Maison Blanche, la censure de la liberté d’expression, la suppression de l’opposition politique et les attentes irréalistes des dirigeants européens partisans de Kiev concernant la guerre en Ukraine. Si les tendances actuelles se poursuivent, l’Europe sera méconnaissable dans 20 ans ou moins, écrit le rapport américain.
L’Ukraine, près de quatre ans après le début de l’invasion russe
Nous soutiendrons Kiev jusqu’à sa victoire – telle est restée, en 2025, la devise de nombreux responsables politiques européens de premier rang, qui ont toujours soutenu l’Ukraine envahie, déjà depuis presque quatre ans par les troupes russes. Les concepts sont de plus en plus vagues, car personne ne peut plus expliquer ce que signifie la victoire des Ukrainiens, ni jusqu’à quand ce pays pourra encore résister. Les soldats russes avancent lentement, mais sûrement. Environ un cinquième du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine est sous occupation. Et les troupes russes continuent à bombarder et à tuer massivement des enfants, des femmes et des personnes âgées. Vers la fin de l’année, Andrii Iermak a démissionné de son poste de chef du bureau du président ukrainien, à la suite du plus grand scandale de corruption jamais arrivé sous la présidence de Volodymyr Zelensky. Cet épisode marque une fissure dans le modèle de gouvernance construit pendant les années de guerre : un système centralisé, dépendant des fidélités personnelles et d’un cercle restreint formé autour du président, dans lequel Iermak était une figure indispensable, écrit un analyste de la Roumanie voisine, lui-même citoyen ukrainien. Reste à voir, ajoute-t-il, s’il s’agit d’une véritable restructuration ou d’une simple démarche symbolique visant à apaiser la colère publique et à repousser des questions plus difficiles sur le fonctionnement réel du pouvoir à Kiev en temps de guerre.
Une paix fragile en Orient
Un calme relatif s’est installé dans la bande de Gaza après que l’armée israélienne a cessé son offensive dans l’enclave palestinienne. L’attaque terroriste menée par le mouvement islamiste Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023 a fait plus de 1 200 morts. La riposte armée de l’État hébreu a causé la mort de près de 70 000 personnes, notamment des civils, selon les données fournies par l’administration de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, et considérées comme crédibles par l’Organisation des Nations unies.
Des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine
A la suite d’une enquête, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza, et contre le président russe, Vladimir Poutine, pour des crimes similaires perpétrés en Ukraine. Pour l’instant, les deux hommes sont toujours en fonction et gèrent les affaires courantes de leurs pays. Netanyahu est âgé de 76 ans, Poutine de 73 ans. La plupart de leurs victimes étaient beaucoup plus jeunes, note la presse internationale.
Des gouvernements voués à l’échec
Selon un sondage, près des deux tiers des Français souhaitent la démission du président Emmanuel Macron, et quelque 56 % d’entre eux réclament une nouvelle dissolution de l’Assemblée et la tenue d’élections législatives anticipées pour trouver une issue à la crise. En trois ans seulement, pas moins de cinq cabinets se sont succédé à la tête du pays.
Par ailleurs, en décembre dernier, en Bulgarie, pays voisin de la Roumanie, le gouvernement de coalition dirigé par Rosen Jeliazkov est également tombé. Après sept séries d’élections législatives en moins de quatre ans, l’équipe gouvernementale de Jeliazkov, composée de quatre partis, avait été investie au début de l’année en cours. Le pays, le plus pauvre de l’Union européenne, adhérera à la zone euro le 1er janvier 2026
María Corina Machado, prix Nobel de la paix arrive à Oslo
Lauréate du prix Nobel de la paix, la responsable de l’opposition vénézuélienne, Corina Machado, a vécu une aventure rocambolesque pour pouvoir se rendre à Oslo, en Norvège, et recevoir son prix, note la radio publique roumaine, qui cite les médias occidentaux. La femme de 58 ans a voyagé en secret pendant 10 heures, de la capitale Caracas jusqu’à l’océan Atlantique. Elle a traversé le pays déguisée et réussi à passer 10 points de contrôle de l’armée contrôlée par le président autoritaire de gauche Nicolas Maduro, qui la traque depuis longtemps. Elle est partie à bord d’un bateau de pêche qui a rejoint par la suite un autre navire appartenant à une ONG américaine spécialisée dans l’extraction de personnes. Les forces américaines impliquées dans l’opération antidrogue près du Venezuela ont été informées à l’avance de cette opération, afin de ne pas bombarder le bateau dans lequel se trouvait la lauréate du prix Nobel. Après 13-14 heures supplémentaires, l’équipe l’a conduite à un avion à destination d’Oslo.