La semaine du 23 au 29 octobre 2023
Sommet à Bruxelles/ Des augmentations du Smic/ Nouvelle ordonnance durgence/ Lopposition avance une motion de censure/ Des années de prison supplémentaires pour ceux qui veulent échapper à la justice/ Pèlerinages en Roumanie
România Internațional, 29.10.2023, 10:56
Sommet
L’agenda
du chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a inclus sa participation jeudi et
vendredi aux réunions de Bruxelles du Conseil européen et du Sommet de la zone
euro en format élargi. L’occasion pour le président roumain de rappeler que la
Roumanie restera un partisan ferme de l’Ukraine voisine, victime de l’agression
russe. Et Iohannis d’insister sur la nécessité que la communauté internationale
continue à aider Kiev aussi longtemps que nécessaire. La Roumanie, a-t-il dit,
se prononce en faveur de l’ouverture d’ici la fin de l’année, des négociations
d’adhésion à l’UE de l’Ukraine et de la République de Moldova, majoritairement
roumanophone. Par ailleurs, le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, s’est
rendu jeudi à Bruxelles pour rencontrer la commissaire européenne chargée des
Transports, la Roumaine, Adina Valean et le responsable européen aux Affaires
économiques et monétaires, Paolo Gentiloni. Les discussions avec les
représentants de la Commission sont intervenues après que le gouvernement de
Bucarest a transmis le projet de loi du système public de retraite, un des
jalons du PNRR.
Salaires
Lors des
pourparlers avec les syndicats et les patronats, le gouvernement roumain a majoré
le Smic dans le secteur du BTT, en Agriculture et dans l’Industrie alimentaire.
Cela permettra aux salariés concernés de verser leurs contributions à la
Sécurité sociale dont ils étaient jusqu’alors exonérés, sans voir leurs revenus
diminuer. Le représentant des patronats, Cristian Erbaşu, considère que la
mesure était nécessaire pour décourager le travail au noir et combattre la
diminution de la main d’œuvre dans le domaine du BTT qui, de toute façon, se
confronte à une pénurie d’ouvriers.
Ordonnance
Le
gouvernement de coalition PSD-PNL continue à encourager la prudence dans
l’utilisation de l’argent public afin de réduire le déficit budgétaire.
L’Exécutif a donc élaboré une nouvelle ordonnance d’urgence pour réduire les
dépenses publiques d’ici la fin de l’année. Une série de restrictions
financières seront donc imposées aux institutions d’Etat et aux mairies. Les
administrateurs de crédits n’auront plus le droit de signer des demandes
d’approvisionnement des services municipaux en fournitures de bureau ou en
d’autres biens et services. Au terme du nouvel acte normatif, le paiement des
droits salariaux gagnés par les fonctionnaires publics suite à une action en
justice est reporté en 2024. Le premier ministre Marcel Ciolacu affirme qu’il
n’y a pas de raison d’inquiétude puisque le budget permet le paiement aussi
bien des salaires que du reste des dépenses publiques assumées par les
autorités. Les pensions de retraite seront indexées sur l’inflation, de 13,5%,
à partir de l’année prochaine. Les nouvelles mesures adoptées par le gouvernement
surviennent peu de temps après que l’Eurostat a montré que la Hongrie (6,6%) et
la Roumanie (6,3%) sont les pays européens affichant le déficit
gouvernemental le plus élevé parmi les 27.
Motion
Les
partis d’opposition, l’USR et la Force de la Droite, ont avancé une motion
simple contre le ministre des Finances, le libéral Marcel Bolos, qu’ils
accusent d’avoir permis durant son mandat, la flambée des dépenses publiques.
Selon les signataires du document, pour remplir les caisses de l’Etat, le ministre
et le premier ministre ont décidé d’une nouvelle série de taxes aux
répercussions négatives sur les petits entrepreneurs. Pratiquement, ils ont
choisi des avantages financiers à court terme au détriment de la stabilité et
la prospérité à long terme. La motion simple sera examinée lundi avant d’être
soumise au vote mardi, selon la décision du Bureau permanent de la Chambre des
députés.
Corruption
Le Sénat
roumain a adopté un projet de loi initié par le gouvernement, au terme duquel,
les personnes condamnées qui essaient d’échapper à la justice et ne se
présentent pas aux portes de la prison dans la semaine suivant la sentence,
risquent trois ans de prison supplémentaires. La ministre de la Justice, la
libérale, Alina Gorghiu, considère qu’une telle modification législative
découragera les personnes faisant l’objet des dossiers de corruption d’essayer
d’échapper à la justice. La Roumanie fait toujours des efforts pour retrouver
et rapatrier plusieurs personnalités condamnées pour des faits de corruption
ayant pris la fuite. Parmi elles, l’ancienne cheffe de la DIICOT, le Parquet
anti-mafia, Alina Bica et le président social-démocrate du Conseil
départemental Neamt, Ionel Arsene, les deux se trouvant en Italie. La liste se
complète par l’ancien édile de Bucarest, Sorin Oprescu, actuellement en Grèce
ou parl’homme d’affaires, Sebastian
Ghita, ancien membre de la commission parlementaire de contrôle sur les
activités des Services secrets roumains, qui se cache en Serbie.
Pèlerinages
Des
dizaines de milliers de fidèles orthodoxes ont vénéré cette semaine les
reliques du Saint Démètre le Nouveau, le patron de Bucarest dont la célébration
a lieu chaque année, le 27 octobre. Réunis plusieurs jours d’affilée dans la
cour de la Cathédrale patriarcale de Bucarest, les pèlerins ont pu se signer
aussi devant les reliques des Saints Empereurs Constantin et Hélène et du Saint
Nectaire. Lors du recensement de 2022, 85,3% des Roumains ayant déclaré leur appartenance
religieuse étaient orthodoxes, 4,5% catholiques, 3% protestants et 2,5%
pentecôtistes. 0,3% des Roumains ont affirmé être athées ou sans religion.