Arad et ses alentours

Daniel Onea, 24.12.2020, 12:32

Voici, pour commencer quelques détails sur la
ville d’Arad : « Nous l’avons appelée la ville des palais, car elle en
compte beaucoup. Il y a plus de 40 bâtiments protégés construits en style
Sécession. Parmi eux, le Palais Neuman, le Palais administratif, le Palais de
la culture, le Palais Földes, qui est également le premier bâtiment de style
Sécession construit à Arad, le Palais Bohuș et le Palais Szantay. Le Palais
Földes est un édifice emblématique de la ville. Les plans en ont été conçus par
l’architecte Emil Tabakovic, dont le nom est étroitement lié aussi à
l’architecture de la ville serbe de Novi Sad. Ancienne propriété de la famille
de pharmaciens Földes, le palais présente, sur la façade, des éléments
Sécession ainsi que de nombreux archétypes utilisés à l’époque, dont Hippocrate
et la déesse Hygée, symboles de la santé. À l’intérieur, il y a une pharmacie
qui fonctionne aujourd’hui encore. Le mobilier classique Lengyel, fabriqué à
Arad, est bien conservé. »

Il y a beaucoup d’endroits à visiter et
d’édifices à voir. Casiana Alexandra Răduț, conseillère au Centre national
d’information et de promotion du tourisme, nous recommande vivement le Palais
de la culture, à découvrir seuls ou en groupe : « Situé juste derrière
l’Hôtel de ville d’Arad, ce bâtiment éclectique présente aussi nombre
d’éléments spécifiques de l’architecture Sécession. Il abrite, à présent,
l’Orchestre philharmonique d’Arad, le plus ancien de Roumanie. De l’avis des
spécialistes, l’acoustique y est comparable, sinon meilleure que celle de
Vienne. Le Musée d’histoire est lui aussi accueilli par le Palais de la culture.
Les fouilles archéologiques ont mis au jour d’innombrables vestiges, allant de
la période dacique jusqu’aux temps de la Grande Union. Arad a joué un rôle très
important dans l’Union des principautés roumaines. »

Une
autre attraction touristique, c’est la forteresse de style Vauban. Erigée du
temps de Marie-Thérèse d’Autriche, c’est l’une des dernières forteresses de ce
type à abriter une unité militaire depuis sa création. Ainsi, son activité n’a
pas été interrompue depuis près de 200 ans.

La forteresse est incluse dans les visites
guidées, précise notre interlocutrice, Casiana Alexandra Răduț : « Pour
une visite d’une journée, je propose une visite de la ville, des palais et des
églises. Vous découvrirez qu’Arad est une ville multiculturelle. Ce
multiculturalisme s’observe également à travers les lieux de culte qui
témoignent de la présence, au fil du temps, des différentes nationalités qui y
ont cohabité en paix. Je mentionnerais la cathédrale Saint-Antoine de Padoue,
l’église luthérienne, l’ancienne cathédrale orthodoxe, la synagogue néologue et
l’église serbe. En plus, à seulement deux kilomètres de la ville d’Arad, les
touristes peuvent découvrir une véritable oasis de paix, à savoir la forêt de
Ceala, qui fait partie du Parc national Lunca Mureșului. »

S’ils ont trois jours à leur disposition,
les touristes sont invités à commencer la visite des lieux par la ville d’Arad,
avec ses nombreux bâtiments classés monuments historiques et à continuer leur
périple en empruntant la Route du vin.

Casiana Alexandra Răduț : « Le département
d’Arad est renommé pour ses vins aussi, notamment grâce au vignoble bien connu
de Miniş – Măderat, qui remonte à l’époque de l’Empire romain. J’inviterais les
touristes à déguster notre célèbre variété appelée Cadarca de Miniș. Même l’empereur
François-Joseph avait sa réserve de vins à Arad. Ensuite, les touristes
s’arrêteront au monastère Maria Radna, une des rares basiliques du pays. Il a
été élevé au rang de basilique mineure par le Pape Jean-Paul II. Chaque année,
à l’occasion de la Sainte-Marie, la basilique accueille des pèlerins du monde
entier. Les messes sont célébrées en plusieurs langues dans cet ancien
monastère franciscain situé exactement à l’ancienne frontière entre les empires
ottoman et austro-hongrois. En contrebas du monastère, sur l’autre berge de la
rivière Mureș, se trouve la station thermale de Lipova, une des plus anciennes
du pays, réputée pour ses sources d’eau minérale. »

Signalons aussi, parmi les sites à visiter, le
Musée de la vigne et du vin de Ghioroc, qui recèle plus de 50 000 bouteilles de
vins de différents âges et cépages. Les vedettes de la collection sont quelques
bouteilles de Riesling italien de 1926. A Ghioroc se trouve aussi un Musée du
tram électrique – pas du tout par hasard, car c’est là qu’a été créée la
première ligne de tram électrique d’Europe Orientale et la 8e au
monde.

Ces dernières années, Arad a reçu la
visite de nombreux touristes d’Allemagne, d’Autriche, de Hongrie et d’Italie.
Le Centre national d’information et de promotion du tourisme organise, sur
demande, des visites guidées en langues étrangères, explique Casiana Alexandra
Răduț, conseillère en tourisme : « Nous proposons des visites en
anglais, allemand, français et italien. Et je tiens à mentionner que ces visites
guidées sont gratuites. Nous établissons les itinéraires des tours, nous nous
documentons constamment sur l’histoire de la ville, sur tout ce qu’elle a à offrir.
Même si Arad ressemble à une petite ville de frontière, elle a beaucoup
d’histoires intéressantes. Parmi elles, celle de la famille Neuman, qui doit sa
célébrité non seulement au fait qu’elle a développé la ville d’Arad, mais aussi
à ses nombreuses œuvres caritatives. Nous lui avons d’ailleurs consacré un
circuit touristique, appelé Neuman. Pour la documentation, nous nous sommes
adressés tant au baron Neuman qu’à la communauté juive. En raison de la situation
sanitaire actuelle, nous avons arrêté le tour Neuman, mais nous comptons le
reprendre. Un autre projet que nous envisageons de lancer et pour lequel nous
collaborons avec le ministère du Tourisme, c’est la Route des églises en bois.
Nous travaillons également au lancement d’un circuit des vitraux à Arad. »

Voilà donc quelques-unes des raisons pour
lesquelles vous devriez inclure le département d’Arad parmi vos destinations de
vacances. (Trad.Mariana Tudose)