Découvrir la Roumanie à vélo
Notre invité d’aujourd’hui est Ionuț Maftei, manager d’une société de tourisme et guide touristique et nous propose quelques idées qui vous feront tomber sous le charme des randonnées à vélo à travers la Roumanie
Daniel Onea, 05.06.2025, 11:00
Cette semaine nous enfourchons nos vélos direction la Roumanie, pour parcourir la Transylvanie dans le plus grand respect possible de l’environnement. Cette dernière est en effet la région la mieux équipée et développée d’un point de vue logistique pour le cyclotourisme. Mais celles qui impressionnent le plus les touristes sont le Maramures (dans le nord) et le delta du Danube (sud-est).
Plus encore, cette année, les passionnés de ce type d’aventure touristique sont invités à faire un « Gravel Tour », c’est-à-dire un itinéraire sur des routes non-goudronnées. D’ailleurs, la Roumanie est parcourue de routes non-goudronnées, de chemins forestiers, agricoles, de petites routes communales, ce qui attire de nombreux cyclistes. Et si vous voulez joindre la photographie à tout cela, c’est bien possible dans le cadre des tours guidés spécialisés du type « Bike et Photo Tour ». C’est bien la nouveauté de l’année 2025 !
Notre invité d’aujourd’hui est Ionuț Maftei, manager d’une société de tourisme et guide touristique. Il nous propose quelques idées qui vous feront tomber sous le charme des randonnées à vélo à travers la Roumanie :
« Le premier itinéraire dont j’aimerais vous parler est de plus en plus recherché. Il vise les vélos du type « gravel » que l’on peut utiliser sur les routes non goudronnée. La Roumanie en a plein, en fait, près de la moitié des routes du pays ne sont pas recouvertes par l’asphalte. Donc, le pays est vite devenu une destination idéale pour ce type de cyclotourisme : le « gravel cycling ». C’est justement le nom d’un de nos itinéraires : « Gravel bike en Roumanie », qui vous mène à travers la Roumanie sauvage. Il se tient en Transylvanie, qui est la zone la plus recherchée. Mais, sur demande, on peut le personnaliser et l’organiser n’importe où il y a des routes non-goudronnées ».
Des paysages époustouflants accessibles en vélo
Que peut-on voir sur le chemin ? Par exemple, les églises fortifiées saxonnes de Transylvanie. C’est un parcours avec plein d’itinéraires balisés pour les vélos. Comment cela se passe-t-il pour les photographes à vélo ? C’est un mélange très intéressant, comme nous l’explique Ionuț Maftei :
« En fait, tous les touristes prennent des photos lorsqu’ils partent en vacances. Mais à vélo on a la chance de voir beaucoup plus de choses que depuis sa voiture. C’est pourquoi nous avons voulu concilier vélos et photos et proposer ce tour guidé ciblé sur les attractions touristiques les plus recherchées par les photographes. C’est un projet tout à fait unique et inédit, mais nous sommes sûrs qu’il va se développer rapidement. Bref, sur cet itinéraire on s’arrête plus souvent pour prendre de belles photos de la faune, de la flore, des bâtiments etc. De tels parcours existent déjà à l’étranger et nous avons souhaité l’adapter à la Roumanie aussi. Parmi les endroits les plus prisés pour prendre de jolis clichés, je mentionnerais la Transfagarasan ».
L’essor des infrastructures de cyclotourisme en Roumanie
Précision que la Transfagarasan est une route spectaculaire qui traverse les monts de Fagaras, au cœur de la Transylvanie, au milieu de somptueuses crêtes. Mais le delta est tout aussi spectaculaire, tant pour les cyclistes que pour les photographes. Ici l’infrastructure pour le cyclotourisme est en train de se développer, assure Ionuț Maftei :
« J’ai participé à de nombreux projets et j’ai même mis sur pied une stratégie pour y développer le cyclotourisme. D’ailleurs, le Plan national de relance et de résilience de la Roumanie comporte une partie consacrée au développement de l’infrastructure cyclo-touristique, soit le balisage de 3 milliers de km pour les vélos. Notre rôle était d’évaluer un segment de 365 km aux termes du certificat européen, une zone comprise entre les villes de Drobeta Turnu Severin et Corabia. C’est aussi la partie la plus compliquée du Danube, où il y a peu de places d’hébergement et très peu de forêts. Une journée dans cette zone peut vite devenir suffocante à cause des fortes chaleurs et s’avérer désagréable surtout si l’on a des problèmes avec son vélo. La zone peut même s’avérer dangereuse. C’est pourquoi, nous voulons y mettre sur pied des zones de repos, avec de l’ombre et des fontaines d’eau potable. Nous voulons faire la promotion de cette zone qui fait partie de l’itinéraire « Euro Vélo 6 », la route qui relie l’océan Atlantique à la mer Noire. »
Avant de s’embarquer, il est important de bien connaître son vélo, mais aussi ses capacités physiques et s’informer sur l’itinéraire à parcourir, précise encore notre invité Ionuț Maftei :
« Nous offrons de l’assistance sur la rive roumaine du Danube aux touristes qui souhaitent parcourir les berges du fleuve. S’il y a quelques années il n’y avait pas trop d’activité le long du Danube, désormais les touristes viennent nous demander des informations sur les places d’hébergement qui sont en fait assez peu nombreuses. Nous avons donc décidé de nous renseigner pour identifier des places d’hébergement et autres facilités adéquates pour les cyclistes et de fixer aussi les itinéraires à parcourir à vélo. Les touristes qui ont des vélos gravel pourront découvrir de très belles zones une fois qu’elles sont balisées en tant qu’itinéraire « EuroVélo 6 » ».
Vers une Roumanie plus « bike friendly »
Un autre projet important pour le cyclotouristes sera bientôt finalisé, après deux ans de travail, ajoute Ionuț Maftei :
« On a constaté que les places d’hébergement, les restaurants et les attractions touristiques manquaient d’attestation « bike friendly » (« adapté aux vélos »). En tant que destination soucieuses des cyclistes, nous sommes les premiers à offrir une telle attestation à ceux qui souhaitent se présenter. Ces attestations existaient déjà en Europe, mais pour la Roumanie c’est nouveau. Tout hôtel, restaurant ou attraction touristique qui offre de bonnes conditions aux cyclistes peut se doter d’une telle attestation, ce n’est pas difficile. Les cyclistes ont besoin d’un endroit pour laisser leurs vélos en sécurité ou bien pour pouvoir le réparer ou le laver si nécessaire. Cela s’appelle un Accueil Vélo (Vélo Popas). Nous espérons bien pouvoir remplir la carte de Roumanie de ces endroits destinés aux cyclistes »
Enfin, un dernier projet propose aux touristes de pédaler entre les différentes caves à vin de Roumanie pour déguster leurs vins, c’est « La vélo-route du vin ». Autant d’exemples pour confirmer que la Roumanie devient un pays de plus en plus ouvert aux cyclistes. (trad. Valentina Beleavski)