Le courrier des auditeurs du 25.04.2025
Ioana répond à vos questions et messages
Ioana Stăncescu, 25.04.2025, 10:46
Bonjour à tous et à toutes qui nous écoutez où que vous soyez ! Dernièrement, un sujet a fait notamment la une de tous les médias au monde, à savoir la mort du pape François, à l’âge de 88 ans.
La mort du Pape François
L’annonce de sa mort, le lundi 21 avril a mis un terme à ce qui aura été 12 années de direction depuis le Vatican. Sur son site, la BBC rappelle que « pour son style novateur, son caractère chaleureux et humble, ainsi que ses projets de réforme, le magazine Time l’a élu « personne de l’année » en 2013. » En mai 2019, le pape François a fait un voyage apostolique de trois jours en Roumanie, répondant ainsi à l’invitation du chef de l’Etat roumain, à l’époque, Klaus Iohannis, et de l’Eglise catholique locale. Placé sous la devise « Cheminons ensemble ! », l’itinéraire du Souverain Pontife a comporté la capitale, Bucarest, les villes de Iaşi (la plus grande agglomération urbaine de l’est du pays) et Blaj (centre spirituel des Roumains de confession grecque-catholique), ainsi que le sanctuaire marial franciscain de Şumuleu Ciuc (qui se trouve dans une zone à population majoritairement d’origine hongroise). Le pape François restera comme un vecteur de stabilité et d’humanité. Il a été le premier chef de l’Église catholique issu d’un pays d’Amérique latine et le premier à provenir de l’ensemble du continent américain et de l’hémisphère sud. Il a « ouvert l’Église au monde extérieur comme aucun de ses prédécesseurs ne l’avait fait auparavant », a écrit Mathew Schmalz, professeur d’études religieuses au College of the Holy Cross, aux Etats-Unis. Rappelons-nous que François, de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, a tendu la main aux autres religions, notamment lors de rencontres historiques avec des dirigeants de l’islam et du judaïsme. Il a ouvert les portes de l’église à tout le monde, il est devenu le premier pape à accepter que les catholiques divorcés puissent communier et il s’est montré ouvert envers les personnes de la communauté LGBT. Dans le même article, Mathew Schmalz rappelle que le pape François a été le premier pape à nommer une femme à la tête d’un bureau administratif au Vatican.Cependant, il a préservé la tradition catholique et s’est opposé à l’ordination de femmes en tant que prêtres.
L’annonce de sa mort a provoqué une vague d’émotions partout dans le monde. Sur les réseaux sociaux, le président roumain par intérim Ilie Bolojan a exprimé sa compassion/ « En ces moments de deuil et de douleur, j’adresse mes sincères condoléances aux fidèles catholiques de Roumanie et du monde entier, ainsi qu’à tous ceux pour qui le pape François était un phare spirituel et une source d’espoir. Il était un symbole d’humilité, de compassion et d’engagement infatigable pour la paix et la justice. » La Roumanie a décrété la journée de samedi, 26 avril, jour de deuil national. Après la mort du pape, une constitution prévoit des obsèques pendant neuf jours et un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave. En attendant l’élection d’un nouveau souverain pontife, le cardinal camerlingue – dans ce cas précis, l’Irlandais Kevin Farell – s’occupe des affaires courantes, mais ses prérogatives sont limitées.
Le général Henri Mathias Berthelot
Direction la France pour un petit clin d’œil amical à notre ami Philippe Marsan qui nous écoute depuis Biganos. Merci bien pour vos rapports d’écoute qui à chaque fois, nous font très plaisir. Nous sommes contents de vous savoir à l’écoute de nos volets Actualité ou encore des rubriques touristiques telles Visiter la Roumanie ou Radio Tour. M. Philippe Marsan suit également nos programmes de musique, comme par exemple le Jazz roumain et, bien évidemment, le Courrier des auditeurs. Et justement, en parlant du courrier, M. Marsan a eu une question pour nous. Il dit et je cite, « à Bucarest, il y a l’avenue du Général Berthelot où se trouve l’adresse de Radio Roumanie. Quel a été donc le rôle que ce général a joué dans l’histoire roumaine ? »
Fils d’un capitaine de gendarmerie, Henri Mathias Berthelot est né le 7 décembre 1861, à Feurs, dans La Loire. Diplômé de la prestigieuse université Saint Cyr, il achève sa formation militaire en Algérie en tant que sous-lieutenant, il part ensuite pour l’Indochine, il y fait son baptême du feu et y est promu lieutenant en 1886. Diplômé en 1893 de l’Ecole supérieure de guerre, il passe en 1906 sous la protection du général Joseph Brugère. Il est par la suite vice-président du Conseil supérieur de guerre et secrétaire du Comité technique d’Etat-major. Nommé général de division, il commande le 5ème groupe de divisions de réserve et à partir du 3 août 1915, il dirige le 32e corps d’armée ou « groupement Berthelot » en Champagne. Il est à Verdun, dès mars 1916. Son optimisme et son souci des conditions matérielles des soldats lui permettent de prendre l’ascendant sur ses troupes et d’obtenir des succès sur le terrain. Il est considéré comme l’un des officiers les plus brillants de l’armée française ce qui explique la décision de Joffre de l’envoyer lui et d’autres militaires, à réorganiser l’armée roumaine.
Le 14 octobre 1916, Henri Mathias Berthelot est placé à la tête de la mission militaire française en Roumanie, dite mission Berthelot et forte de près de 2 000 officiers et sous-officiers. D’ailleurs, c’est à lui que l’armée roumaine doit son succès durant les batailles de 1917, à Mărăşti, Mărăşeşti, Oituz. Mais, la révolution russe retire la Roumanie du conflit et le général français est expulsé de Roumanie, après la signature de la paix de Bucarest, au printemps 1918. Retiré sur le front oriental, le général Henri Mathias Berthelot arrive à informer le roi Ferdinand de la signature imminente de l’armistice du 11 novembre. Un tel geste permettra à la Roumanie de déclarer à nouveau la guerre et de se retrouver du côté des vainqueurs.
Le 1 décembre 1918, Berthelot revient à Bucarest, aux côtés du roi Ferdinand et de la reine Maria. En raison de son engagement en faveur des Roumains, il entrera en conflit avec son supérieur direct, le général Franchet d’Esperey et avec le président de la République, Georges Clemenceau. C’est grâce à lui que des lieux de mémoire roumains existent en France. Parmi eux, celui de Soultzmatt qui abrite une nécropole, inaugurée en 1924 par le Roi Ferdinand et Marie de Roumanie, où reposent 562 prisonniers de guerre roumains en tombes individuelles et 125 en fosses communes.
Décoré de la Grande Croix de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre, le général Berthelot est déclaré citoyen d’honneur de la Roumanie. Il meurt à Paris le 29 janvier 1931 et il est enterré à Nervieux, près de Saint Etienne.
Voilà cher Philippe Marsan, quelques propos sur ce général à qui la Roumanie doit beaucoup.
Farid Boumechaal
Direction l’Algérie pour passer le bonjour de nous tous à Farid Boumechaal, à l’écoute de nos émissions le 1er avril dernier. Merci bien d’avoir suivi les informations sur RRI, tout comme nos dossiers d’actualité. Votre rapport d’écoute sera confirmé par une de nos jolies cartes QSL. A bientôt de vous lire !
Les Roumains d’Espagne
Je vous propose de retourner en France pour un petit coucou à notre auditeur fidèle, Paul Jamet. Comment ça va ? Après presque trois semaines de vacances au Mexique, M. Jamet a repris l’écoute de RRI. Il nous a rappelé que le 8 avril, le monde a célébré la Journée internationale des Roms, que l’Espagne a marquée cette année d’une manière solennelle. Je ne sais pas si vous avez eu le temps d’écouter l’édition de la rubrique « Le Coup de cœur du libraire » que Roxanne Verron a consacré à la Grande honte, une pièce de théâtre écrite par la comédienne roumaine d’origine rom, Alina Serban. Traduit du roumain par Nicolas Cavaillès pour les éditions L’espace d’un instant, le texte met en avant l’esclavage des Roms en Roumanie. Pour répondre à votre question sur la communauté roumaine d’Espagne, hé bien, selon les statistiques, les Roumains sont la deuxième communauté étrangère la plus nombreuse d’Espagne, après les Marocains, forte de 629.755 Roumains en 2023. A l’heure où l’on parle, il y a une centaine d’associations roumaines actives en Espagne dont l’objectif est de contribuer à l’insertion des Roumains au sein de la société espagnole, tout en les épaulant à préserver leur identité culturelle et linguistique.
Madame, Monsieur, c’est tout pour aujourd’hui. Merci de votre attention. Prochain rendez-vous avec moi au micro du Courrier des auditeurs le 23 mai. D’ici là, portez-vous bien et prenez bien soin de vous.