Philippe Marsan (France) sur les musées techniques de Bucarest
Le musée technique Dimitrie Leonida et le musée de la radio, deux musées à visiter une fois sur Bucarest.

Ioana Stăncescu, 01.08.2025, 13:35
Le Musée technique Dimitrie Leonida
Le musée technique national Dimitrie Leonida est situé dans le parc Carol I, de Bucarest et on le doit à l’illustre scientifique roumain Dimitrie Leonida, dont il porte le nom. Le musée a été fondé en 1909 et il a été réaménagé à deux reprises, en 1954 et 1972. Dimitrie Leonida s’est particulièrement intéressé à la vulgarisation scientifique, afin de permettre au public d’accéder aux cultures scientifiques, techniques et industrielles. En 1908, il ouvre la première école d’électriciens et de mécaniciens de Roumanie. Avec le soutien de ses élèves, le professeur Leonida collectionne les premiers objets qui allaient constituer le noyau du futur musée. Il commence par préserver différents objets de valeur, qui témoignent de l’introduction des technologies à Bucarest, au XIXe siècle. Il s’agit, par exemple, d’un cylindre de l’usine à vapeur d’Assan datant de 1853 ou encore des dynamomètres utilisés pour éclairer le jardin de Cișmigiu, le Palais royal ou le Théâtre national.
Le Musée technique Dimitrie Leonida s’inspire du modèle du Musée technique de Munich, que le scientifique roumain a visité pendant ses années d’études universitaires à l’école polytechnique de Charlottenburg, près de Berlin. Au début, le musée fonctionnait dans le même bâtiment que l’école de mécanique et d’électricité. Ensuite, à partir de 1928, il déménage dans un des pavillons du parc Carol I et depuis 1935, il occupe le pavillon industriel actuel. Parmi ses collections, c’est la « Collection Henri Coandă » qui suscite un intérêt particulier. À travers des modèles, des photographies et d’autres types d’expositions, cette collection met en lumière les multiples intérêts du scientifique roumain Henri Coandă (1886 – 1972), auteur de plus de 250 inventions pour lesquelles il a obtenu 700 brevets dans différents pays du monde. Parmi les objets exposés, notons le premier avion à réaction du monde conçu par Coandă et piloté par lui-même le 16 décembre 1910, près de Paris.
Le musée de la radio
Dans les minutes suivantes, je vous propose de vous parler un peu d’un musée inédit, à savoir celui de la radio. Une collection de postes de radio récupérés par Gheorghe Mihai, un spécialiste en électronique qui a consacré pendant une vingtaine d’années de nombreuses heures de travail à la remise à neuf de ces véritables joyaux de la technique. Une vaste collection dédiée non seulement à la Radio Roumaine, mais aussi aux postes de radio. Ce petit musée a été ouvert en 2003 dans la Salle des Concerts de la Société Roumaine de Radiodiffusion. Il retrace l’évolution des récepteurs radiophoniques, à commencer par les petits appareils à galène, jusqu’au premier récepteur produit en Roumanie. Aux dires de Gheorghe Mihai, l’appareil le plus précieux est un Telefunken T10 de 1925. Il compte parmi les premiers récepteurs Telefunken, et les premiers appareils produits en série. « L’histoire de la radiophonie commence en 1920 en Allemagne, avec la production du premier appareil de radio à lampes. Le premier récepteur roumain, nommé Record S49U a été assemblé avec des pièces soviétiques et sur une licence soviétique. C’était un appareil assez simple, à trois longueurs d’ondes, fonctionnant au courant alternatif ou continu et qui supportait toutes les tensions utilisées à l’époque. Sa taille est assez réduite. Toujours en état de parfait fonctionnement, il se trouve à présent au musée de la Radio », a déclaré Gheorghe Mihai sur Radio Roumanie Internationale. Et lui de préciser que ce poste de radio lui a été offert par un de ses amis qui l’avait hérité de ses grands parents. Il s’agit d’un récepteur à trois lampes, deux magnétos, une bobine interchangeable pour chaque longueur d’onde et à batteries d’accumulateurs. Un autre récepteur date des années 1925 – 1926 et il utilise le principe du grand inventeur Tesla. Les récepteurs anciens sont des pièces très rares, découvertes chez des amis ou aux braderies régionales. C’est une passion qui a commencé très tôt, dans sa jeunesse, se confesse Gheorghe Mihai qui se souvient avoir désassemblé un récepteur à cristaux de galène que son père avait construit pour lui, juste pour voir comment il fonctionnait.