Le long de la Transalpina
Située dans les montagnes du département/județ de Gorj, la commune de Rânca a rejoint depuis peu la liste des stations de montagnes de Roumanie.
Ștefan Baciu, 01.08.2025, 13:13
Très fréquentée durant l’hiver grâce à son domaine skiable aménagé à 1.600 mètres d’altitude et recouvert de neige jusque tard au printemps, Rânca est en été le point de départ de trajets touristiques exceptionnels, qui permettent d’explorer les crêtes des Carpates, puisque la plus haute route de Roumanie qu’est Transalpina passe par là.
Recouverte d’une épaisse couche de neige en hiver, la Transalpina est ré-ouverte à la circulation au printemps. Le chemin de transhumance vieux de plusieurs milliers d’années a été aménagé pour la circulation des véhicules à l’entre-deux-guerres. En empruntant cette route depuis la commune de Rânca, l’on peut traverser les montagnes pour descendre dans la Vallée du Jiu et aller ensuite aux forteresses daces de Hunedoara, à Sebeş, ville du sud de la Transylvanie, ou à Brezoi, et continuer dans la Vallée de l’Olt, à Sibiu ou bien à Râmnicu Vâlcea. Nicu Mitroiu, investisseur dans le tourisme et le développement du domaine skiable de Rânca qui connaît toute la zone dans le moindre détail, nous explique l’apparition de la route Transalpina dans le paysage
« La Transalpina est une route spectaculaire, parsemé de belvédères, car c’est un ancien chemin de transhumance. Un sentier dessiné par des troupeaux de moutons et des ânes chargés au maximum, qui ne descendaient pas dans les broussailles, ni dans les ravins. Le dénivelé du sentier ne dépasse pas 15%. A l’entre-deux-guerres, le premier ministre de la Roumanie, Gheorghe Tătărescu, a demandé que ce chemin de transhumance soit aménagé pour permettre aussi la circulation des véhicules. »
Les Romains s’étaient eux-aussi servis de ce sentier il y a deux mille ans. D’ailleurs, une « route romaine » existe toujours dans le coin. La route, modernisée donc grâce à l’initiative du premier ministre Gheorghe Tătărescu, originaire du judeţ de Gorj, avait été inaugurée par le roi Carol II en 1939. Plusieurs repères d’époque ont résisté au passage du temps, tels que le « Rocher de la reine / Piatra Reginei », un endroit à proximité d’une bergerie où la famille royale de Roumanie s’était arrêtée pour déjeuner. En été, la circulation des voitures et d’autres véhicules est très soutenue sur la Transalpina.
« La Transalpina attire un très grand nombre de touristes pendant la saison estivale, notamment des motards venus de toute l’Europe. Les activités préférées sont les randonnées, les excursions en voitures, mêmes décapotables, les sauts en parapente, les visites de parcs d’aventures, les randonnées à vélo, ou l’enduro pour les motos. »
Sur les parkings aménagés là où la géographie des lieux le permet, les voitures garées nous signalent la présence de randonneurs désireux de grimper en haut des plus grands sommets montagneux ou de se rendre aux lacs glaciaires de la région, raconte Nicu Mitroiu, investisseur dans le développement du tourisme dans la station de Rânca
« Quand les touristes veulent savoir où ils peuvent trouver les plus beaux points de vue panoramique, moi je leur réponds qu’ils y sont déjà, mais c’est vrai qu’il existe plusieurs points importants. Le premier en est le sommet de Păpușa, à 2.136 mètres d’altitude. Un autre est le pic Urdele, la cote la plus haute de la Transalpina à 2.145 mètres, tandis que le sommet de Cărbunele se dresse lui-aussi à plus de 2.000 mètres. Ils peuvent ensuite descendre vers la Vallée du Lotru, où ils pourraient faire un arrêt sur la route romaine. Ceci est en fait un très beau trajet entre Brezoi – Șurianu – et les forteresses daces. »
Le long de la Transalpina, les touristes peuvent s’arrêter à plusieurs endroits pour se reposer et, pourquoi pas, se régaler d’un « bulz » (plat traditionnel à base de fromage et de polenta, cuit dans la braise) ou encore d’un civet de mouton à la mode de Gorj. (Trad. Ileana Ţăroi)