RAD Art Fair, le rendez-vous incontournable de l’art contemporain
À la fin du mois de mai, Bucarest a accueilli « RAD Art Fair », la troisième édition du Salon d'art contemporain. Ce fut l'occasion de remettre au premier plan le marché de l'art contemporain en Roumanie, les acquisitions d'œuvres d'art, et les galeries face aux collectionneurs et au public amateur d’esthétique.
Eugen Cojocariu et Ion Puican, 13.09.2025, 10:08
L’art contemporain, à l’honneur, à Bucarest
À la fin du mois de mai, Bucarest a accueilli « RAD Art Fair », la troisième édition du Salon d’art contemporain. Ce fut l’occasion de remettre au premier plan le marché de l’art contemporain en Roumanie, les acquisitions d’œuvres d’art, et les galeries face aux collectionneurs et au public amateur d’esthétique.
Une réunion de 28 galeries d’art de Roumanie, de République de Moldova, d’Autriche, de Belgique, d’Allemagne et de Pologne qui a présenté au public plus de 120 artistes roumains et internationaux. Le salon a proposé aux visiteurs des expositions parallèles, des discussions et des débats sur la scène artistique contemporaine, une exposition de sculptures en plein air, des publications sur l’art et divers événements dans la capitale. Comme à chaque fois, le thème principal du salon était le marché de l’art contemporain dans l’espace culturel et commercial actuel.
Une édition plus ambitieuse de tous les points de vue
Catinca Tăbăcaru, co-directrice de RAD, nous a raconté :
« Cette année, RAD revient de manière plus ambitieuse et dans une version plus grande. Alors, que propose-t-on de nouveau : eh bien, sept nouvelles galeries. En sculpture, nous avons présenté 100 œuvres, plus de 60 artistes, donc le projet a pris de l’ampleur. J’ajouterais que tout a semblé plus « fluide », plus grandiose, plus professionnel, plus facile, même. Les choses se sont très bien déroulées grâce à notre équipe fantastique. Ce qui connaissent RAD, s’attendent à un certain standing, eh bien, cette fois nous sommes allés encore plus loin : plus de galeries, plus d’œuvres, une qualité supérieure, des surprises. Chaque année, vous avez l’occasion de rencontrer de nouveaux galeristes, artistes, et surtout vous confronter à de nouvelles idées. Il est essentiel pour tout salon, d’avoir du « sang neuf ». De plus, cette année nous avons eu une section appelée « Platform » et six galeries, toutes nouvelles et ouvertes depuis moins de trois ans, je crois. … C’est donc un espace dans lequel j’encourage tout le monde à se rendre, car cela permet de prendre le pouls de la nouvelle génération. »
Le premier rapport consacré au marché de l’art contemporain en Roumanie
Dans le cadre du RAD Art Fair 2025, le premier rapport consacré au marché de l’art contemporain en Roumanie a été publié, réalisé en collaboration avec Deloitte Roumanie. Corina Dimitriu, partenaire Audit & Assurance chez Deloitte Roumanie, nous a parlé de l’importance et du rôle joué par un tel rapport :
« Ce rapport est crucial pour le marché roumain, car il permet de donner la parole aux collectionneurs roumains, d’expliquer et de montrer au grand public leurs préférences et la manière dont ils acquièrent des œuvres d’art. »
Comment le questionnaire qui a servi de base à la réalisation de ce rapport sur le marché de l’art roumain a-t-il été élaboré ? Quelles en ont été les principales conclusions ? Corina Dimitriu poursuit :
« Le questionnaire est utilisé à l’échelle internationale et il a été adapté au marché roumain. 104 amateurs d’art et collectionneurs y ont répondu et les données ont été traitées par Deloitte. Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes : le marché de l’art est composé de jeunes collectionneurs d’art. Plus de 65 % d’entre eux ont entre 35 et 55 ans et proviennent de familles qui n’ont pas d’antécédents en matière de collection. Ils préfèrent acquérir des œuvres d’art créées après les années 2000 par des artistes contemporains. La peinture prédomine. Et, en tant que source d’information, ils sont cosmopolites, attentifs à la fois aux informations locales et internationales. »
Le profil du collectionneur roumain
Quel est le profil type des collectionneurs roumains ? Corina Dimitriu répond :
« Le collectionneur roumain typique est jeune, raffiné, doté de critères esthétiques et bien informé. Il se renseigne auprès de sources internationales. Les collectionneurs qui ont répondu à notre questionnaire étaient issus de différents domaines, tels que l’art, la finance, l’immobilier, le droit et la technologie. Ils préfèrent l’art contemporain, c’est-à-dire celui d’une génération de jeunes artistes récemment arrivés sur le marché. Ils s’intéressent surtout au marché de l’art local, mais également international pour acquérir des œuvres d’artistes roumains contemporains. »
Qu’achète-t-on le plus sur le marché de l’art roumain ? Quelle est la provenance de l’art acheté en Roumanie (local ou international) ? Mais aussi, quel type d’art est préféré par les collectionneurs roumains ? Corina Dimitriu nous dit tout :
« La peinture reste la catégorie artistique prédominante dans l’historique des acquisitions. 89 % des personnes interrogées ont répondu « peinture », dans leurs intentions d’achat futures. Elle est suivie par la sculpture avec 60 % dans les intentions d’achat. Les deux sont suivies par la photographie, 49 %. Les installations et l’art conceptuel sont quant à eux moins plébiscités par les collectionneurs roumains. »
Enfin, Corina Dimitriu nous a donné des détails afin de mieux comprendre la démarche dans laquelle s’inscrivent les acheteurs et collectionneurs roumains au moment d’acheter une œuvre :
« Les personnes qui ont répondu à l’étude s’identifient comme collectionneurs d’art, amateurs d’art et investisseurs. Dans sa décision d’achat, le collectionneur roumain a des motivations esthétiques et personnelles, mais il consulte également des professionnels du domaine. En parallèle ces derniers sont conscients des avantages d’investissement qu’offre une collection d’art.»
En 2025 Bucarest s’est affirmée une fois de plus comme un carrefour de la création contemporaine grâce au Salon RAD Art Fair. Quatre jours durant, artistes, galeristes et passionnés ont partagé une expérience immersive, riche en dialogues, en découvertes et en émotions. Entre installations audacieuses, performances nocturnes et rencontres inspirantes, l’événement a su tisser des liens durables entre la scène locale et l’art international. Une édition qui laisse derrière elle un souffle de renouveau et une promesse : celle d’un art vivant, accessible et résolument tourné vers l’avenir. (trad. Charlotte Fromentaud)