Le courrier des auditeurs du 26 septembre 2025
Ioana répond à vos lettres et à vos messages

Ioana Stăncescu, 23.09.2025, 19:30
Madame, Monsieur, bien le bonjour. Je suis très contente de vous retrouver au micro du Courrier des auditeurs en cette fin septembre.
C’est un automne riche en événements littéraires.
Du 15 au 21 septembre, la ville de Bucarest a accueilli la quinzième édition du Festival international de poésie. A cette occasion, j’ai animé une soirée poétique à la librairie Kyralina, en présence de cinq poétesses francophones, Muriel Augry, Cristiana Eso, Imèn Moussa, Hanen Marouani et Paloma Hermina Hidalgo. L’enregistrement de cette belle rencontre que j’ai eu le plaisir de présenter en compagnie du critique littéraire Dan Burcea, rédacteur des Lettres capitales, prix Rive Gauche 2021 de la meilleure publication littéraire en ligne, donc l’enregistrement sera diffusé bientôt, en deux partie, sur les ondes de RRI. Je profite pour saluer aussi la toute première édition d’un nouveau festival de littérature en Roumanie, NoD il s’appelle, cela se traduirait en français par Nœud, puisqu’il se propose de mettre en connexion écrivains, traducteurs, éditeurs, agents littéraires et spécialistes des droits d’auteurs. Il a débuté le 25 septembre, à Brasov et il favorise les échanges entre différentes formes d’art (musique, théâtre, cinéma) influencées ou liées à la littérature. L’écrivain français, Mathias Enard, prix Goncourt en 2015 pour son roman Boussole, sera parmi les invités de cette première édition du festival, à côté d’autres noms célèbres de la littérature étrangère, tels Edward Ashton, Andrei Kurkov ou MihailȘișkin.
Ce dernier weekend du mois de septembre se déroule à Bruxelles une nouvelle édition du Festival Terres mythiques, organisé par l’association culturelle EuropaNova en partenariat avec l’Institut culturel roumain de Bruxelles. Cette année, les auteurs roumains invités seront Tudor Ganea, Doina Gecse Borgovan, Veronica Stanica et Mihai Buzea.
Et puis, ce n’est pas tout. On passe au mois d’octobre et on se déplace dans le nord-est de la Roumanie, à Iasi, qui se prépare à accueillir la XIIIème édition du Festival international de littérature et de traduction littéraire FILIT, un des festivals de littérature les plus importants d’Europe. Du 22 au 26 octobre, la ville de Iasi sera le fief des écrivains, traducteurs, journalistes culturels, poètes, éditeurs, libraires et professeurs de littérature. Parmi les écrivains, traducteurs, réalisateurs et personnalités culturelles annoncés : Junot Díaz, lauréat du Prix Pulitzer, Tracy Chevalier, auteure de La jeune fille à la perle, en encore Michel Bussi, un des auteurs les plus vendus en France et dont les romans sont traduits en une trentaine de langues dont le roumain. J’espère pouvoir vous offrir un entretien avec lui, une fois le festival terminé.
Et puis, Fin novembre, nous aurons à Bucarest une nouvelle édition du Salon du livre Gaudeamus, organisé par la Radiodiffusion roumaine. Les visiteurs pourront y rencontrer des auteurs, assister à des lancements de livres et profiter de réductions de prix sur une vaste sélection de livres.
Les réseaux sociaux ont-ils tué le livre ?
Eh bien, chers amis, comme vous pouvez le remarquer, le livre est à l’honneur en automne, en Roumanie. Et pourtant, c’est un pays où la lecture est en berne, le marché littéraire parmi les plus fragiles d’Europe et le taux d’illettrisme parmi les plus élevés. Dans ce contexte, mon attention a été attirée par un mail que j’ai reçu de la part de notre auditeur Paul Jamet, qui m’a envoyé un entretien de Loïse Delacotte avec l’écrivain français, Nicolas Beuglet, paru dans le Huffington Post sous le titre : Les réseaux sociaux ont-ils tué le livre ?
Réponse de l’écrivain Nicolas Beuglet dans Huffington Post
Une question épineuse à une époque où la réalité se réinvente. D’ailleurs, pour Nicolas Beuglet, auteur de Transylvania, un thriller dont l’action se passe en Roumanie et en Allemagne, on est tout simplement en train de voir apparaître une nouvelle espèce humaine qui vit d’une manière différente. Par conséquent, pour encourager la lecture, il faudrait tout simplement savoir se servir des écrans pour donner aux enfants l’envie de lire, affirme Nicolas Beuglet. Sur le terrain, la réalité dit que les réseaux sociaux servent aussi à encourager la lecture et faire la promotion efficace des livres. Il y a des plateformes comme Babelio ou Goodreads qui répertorient les retours des lecteurs par rapport à tel ou tel ouvrage. En plus, comme le disait Imèn Moussa, l’une des cinq poétesses francophones avec lesquelles j’ai échangé lors de la soirée poétique francophone, les réseaux donnent parfois, même aux plus démunis, un accès à la lecture, en sachant qu’il y a des poètes, comme elle, qui mettent leurs vers en ligne, gratuitement. Les réseaux sociaux sont aussi un moyen d’avoir accès à des recommandations de lecture. Bien évidemment, il faut rester vigilent, car souvent, des internautes se prennent pour des critiques littéraires sans avoir les compétences. Selon l’écrivain Nicolas Beuglet, « si on veut vraiment aller récupérer ceux qui ne lisent pas, il faut aller les chercher sur leurs codes à eux. » Il faudrait, dit-il, que les auteurs, aussi se posent des questions et qu’ils arrivent à raconter des histoires qui aient « la force de décrocher de la dépendance aux réseaux sociaux ». Il est chose connue que le format court et rapide des réseaux sociaux habitue le cerveau à un rythme trop alerte de consommation de l’information qui n’est pas du tout compatible avec la lecture, qui est un processus long et lent. On a besoin d’une satisfaction immédiate et les écrivains devraient en tenir compte.
Disons, à la fin, que les réseaux sociaux ont tout simplement modifié la perception traditionnelle de la lecture. On continue à lire, mais différemment.
Merci encore une fois, cher Paul Jamet, pour votre mail et pour l’intérêt que vous portez à la lecture et aux émissions littéraires de RRI. Passez un excellent weekend et à la prochaine !
Restons en France et passons le bonjour de nous tous à Philippe Marsan, de Biganos, qui a suivi notre émission du 17 septembre et nous a envoyé, par la suite, un rapport d’écoute très bien fourni. Je suis contente que les points forts de l’Actualité roumaine suscitent votre intérêt, je pense notamment aux Infos ou encore aux dossiers ayant porté en ce jour-là sur les campagnes de désinformation et hybrides et sur la manipulation de l’opinion publique, les cyberattaques, la désinformation, l’IA, la guerre hybride et le rôle de la Russie. Merci beaucoup, cher Monsieur Marsan d’avoir suivi l’édition de RRI Alternatives sur la deuxième édition du festival Orizont sonor qui a lieu ce weekend à Bucarest. S’il y a, parmi vous, des personnes qui se trouvent ces jours-ci dans la capitale roumaine, ne ratez pas ce beau festival dédié à la radio, au podcast et à la création sonore, en général. A la fin, une question très intéressante, à savoir s’il y a en Roumanie des chiens « spécialisés » pour accompagner les non ou les mal voyants. Oui, il existe, mais comme le temps ne me le permet plus, je vais revenir avec une réponse plus ample à ce sujet, d’ici un petit mois, quand je serai de retour au micro du courrier.
Merci beaucoup pour la photo de votre récepteur de collection de 1957 à lampes avec lequel vous écoutez RRI à 20h00 Tu dans les 25 mètres de longueur d’onde ( 11975 KHz); sinpo entre 3 et 4/5 de moyenne. Bonne écoute et à la prochaine !
Dernière réponse et je dis bonjour à notre ami algérien, Nouari Naghmouchi. Comment allez-vous ? Je trouve très intéressante votre proposition de mettre en ligne, sur le site de la radio, un questionnaire de satisfaction. Je vais en parler à notre directeur et peut-être ce serait possible de voir cette idée se concrétiser. Cela nous permettrait à nous aussi d’avoir une image plus claire de la manière dont les auditeurs reçoivent nos émissions. Merci encore une fois de rester fidèle à nos programmes et à très bientôt sur nos ondes.
Madame, Monsieur, c’est tout pour cette semaine. Je vous remercie de votre attention et vous donne rendez-vous au micro du courrier fin octobre. En attendant, portez-vous bien et prenez bien soin de vous !