Le bracelet de la princesse Marie d’Edinburgh

Marie a grandi dans l’atmosphère élégante de la résidence familiale, dans un monde des traditions, de l’éducation et du raffinement britannique. À la fin de l’année 1892, quand elle n’avait que dix-sept ans, Marie épousa le prince héritier Ferdinand de Roumanie. Ce fut, pour elle, le début d’une nouvelle vie et d’un lien personnel qui allait changer l’histoire. Car, avec le temps, Marie allait s’identifier profondément avec peuple le roumain, dont elle allait devenir la reine, ainsi que l’une des personnalités les plus aimées, un symbole de courage, de beauté et de dévouement.

Ion Puican, 19.10.2025, 10:30

La reine Marie de Roumanie est née le 29 octobre 1875, à Eastwell Park, dans le comté de Kent, en Angleterre, dans une famille royale profondément ancrée dans l’histoire de l’Europe. Son père, Alfred, duc d’Edinburgh, était le fils de la reine Victoria du Royaume Uni, tandis que sa mère, Maria Alexandrovna, était la fille du tsar Alexandre II de Russie. Marie a grandi dans l’atmosphère élégante de la résidence familiale, dans un monde des traditions, de l’éducation et du raffinement britannique.

Un bijou souvenir d’enfance

À la fin de l’année 1892, quand elle n’avait que dix-sept ans, Marie épousa le prince héritier Ferdinand de Roumanie. Ce fut, pour elle, le début d’une nouvelle vie et d’un lien personnel qui allait changer l’histoire. Car, avec le temps, Marie allait s’identifier profondément avec peuple le roumain, dont elle allait devenir la reine, ainsi que l’une des personnalités les plus aimées, un symbole de courage, de beauté et de dévouement. Grâce à son élégance, à sa diplomatie et à sa force intérieure, la Reine Marie a réussi à rapprocher deux mondes — la Roumanie et la Grande Bretagne — et à les unir à travers la culture, la foi et l’amour du pays. Mais avant de devenir reine, Marie avait été une jeune fille la tête pleine de rêve, qui portait à son poignet un bijou symbolique – un bracelet en or souvenir d’une enfance royale, un cadeau offert par ses parents. L’historienne Diana Mandache, du Musée national d’histoire de Roumanie (MNIR), ajoute d’autres détails concernant ce bracelet de la princesse Marie d’Edinburgh :

« Le bracelet de la Princesse Marie d’Edinburgh est un des plus précieux objets de patrimoine ayant appartenu à la Reine Marie de Roumanie. Le bijou fait partie du patrimoine du Musée national d’histoire depuis 1973, étant une victime des vicissitudes de l’histoire, une pièce propriété privée confisquée par les communistes en 1948. Le bracelet a donc été connu et mis en valeur seulement après la chute du communisme en Roumanie et après le réaménagement de l’exposition « Trésor historique », dans les années 1990. Il a été exposé dans la salle du Trésor, avec d’autres objets en or ou de patrimoine ayant appartenu à la Reine Marie. »

Le travail des joaillers

Le bracelet en or est réalisé en style victorien et décoré de médaillons peints, raconte Diana Mandache:

 « Le style victorien des bijoux royaux et, en l’occurrence, du bracelet de la Princesse Marie d’Edinburgh, est visible dans le travail des joaillers, dans les lettres des monogrammes. Ce sont les initiales du premier prénom des enfants du couple ducal d’Edinburgh. Les médaillons dévoilent la date de naissance et les portraits miniatures des enfants du duc et de la duchesse, autant d’éléments spécifiques de l’époque victorienne. … »

La collection de bijoux de la Reine Marie

Le bracelet fait donc partie de la collection de bijoux de la Reine Marie de Roumanie, réputée pour son élégance et son raffinement. La collection incluait des joyaux spectaculaires, (des héritages, des cadeaux ou des commandes spéciales de la reine), témoignant tous du goût artistique, de la personnalité de la souveraine et de ses liens avec les grandes maisons royales européennes, explique l’historienne Diana Mandache:

« Les bijoux de la Reine Marie étaient chargés de leurs propres symboles lorsqu’ils étaient commandés par elle-même en tant que princesse d’Edinburgh, Princesse héritière ou Reine de Roumanie. Sinon, ils reflétaient le style de l’époque victorienne, le style Art Nouveau ou, plus tard, le style Art Déco. Le bracelet de l’époque victorienne exprime le goût de l’époque, qui était celui de la Reine Victoria et du Duc et de la Duchesse d’Edinburgh. Il fait partie de la collection ultérieure de la Reine Marie de Roumanie. … Sa passion pour les bijoux a été une expression de son identité culturelle… De nombreux bijoux Art Nouveau et de nombreux autres Art Déco la représentent tout particulièrement. L’ère victorienne est étroitement liée à son enfance et aux premières années de son adolescence. En ce qui me concerne, la Reine Marie a été une protectrice des arts en Roumanie et ailleurs. … »

Un bracelet royal

L’historienne Diana Mandache, du MNIR, revient sur l’enfance de la Reine Marie de Roumanie, que rappelle le bracelet du trésor du MNIR:

« Les bijoux d’enfance de la princesse d’Edinburgh portaient une empreinte généalogique, rappelant ses illustres grands-parents : la Reine Victoria de Grande Bretagne ou le tsar Alexandre II de Russie. Les bijoux des enfants de la famille royale n’étaient pas simples, ils étaient gravés de symboles dynastiques, à l’exception de ceux qui étaient ornés de signes religieux classiques ou des motifs floraux adoptés par la Reine Victoria pendant sa propre enfance. Des symboles royaux, tels que la rose, c’est-à-dire la rose d’Angleterre, le chêne, le pouvoir du monarque, et le muguet, la pureté de l’âge. Avec le passage à l’adolescence et plus tard, quand elle devint Princesse héritière de Roumanie, les bijoux de Marie allaient exprimer son nouveau statut. Je croix que ce bracelet de la Reine Marie nous aide à mieux comprendre sa personnalité complexe, mais aussi la complexité de l’époque de son enfance, passée en Grande Bretagne. »

Aujourd’hui, le bracelet de la Princesse Marie n’est plus un simple bijou. Il est un rare témoignage de l’élégance victorienne et des liens de famille qui ont nourri la personnalité d’une des reines les plus aimées de Roumanie. (Trad. Ileana Ţăroi)