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Sarmizegetusa

Sarmizegetusa est un symbole essentiel de l’identité et de la continuité historique du peuple roumain, étant le toponyme commun de deux sites archéologiques distincts, mais profondément connectés par l’histoire: la Sarmizegetusa Regia, l’ancienne capitale du Royaume dace sise dans les Monts d’Orăștie, et la Ulpia Traiana Sarmizegetusa, fondée par les Romains dans la Dépression de Hațeg après la conquête de la Dacie.

Sarmisegetusa / Foto: RRI
Sarmisegetusa / Foto: RRI

, 14.09.2025, 09:45

Construite au cœur même des montagnes, la Sarmizegetusa Regia a été un centre spirituel, politique et militaire de premier rang des Daces, remarquable pour son périmètre sacré ainsi que par son ingénieux système de défense. L’Ulpia Traiana Sarmizegetusa a été la capitale de la province romaine de Dacie, important centre urbain, économique et administratif. Les deux parlent ensemble du tournant représenté dans l’histoire antique de la région par la transition de la culture dace à la civilisation romaine et gardent les traces d’une synthèse culturelle d’une importance majeure pour l’Europe.

 

Étymologie et utilité sociale

L’étymologie, le sens et la prononciation du mot « Sarmizegetusa » dans la langue dace ne sont pas vraiment connus. De l’avis des spécialistes, le mot désignerait « la cité-forteresse sur le rocher » ou « la cité-forteresse des hauteurs ». Cependant, au tout début, Sarmizegetusa Regia avait été un centre religieux et civil, transformé plus tard en fortification militaire composée de sept forteresses.

L’Ulpia Traiana Sarmizegetusa, ou la Colonia Ulpia Traiana Augusta Dacica Sarmizegetusa de son nom complet, a été la capitale de la province romaine de Dacie suite aux guerres romaines de 101-102 et de 105-106 après J.Ch., durant le règne de l’empereur Trajan. L’archéologue Ovidiu Țentea, directeur par intérim du Musée national d’histoire de Roumanie, explique: « L’appellation Ulpia Traiana Sarmizegetusa est une convention, car c’est la première ville de la Dacie romaine dont la fondation est attestée par écrit et dont le nom inclut le nom de la Dacie et celui de l’ancienne capitale du Royaume dace. Elle a été construite au lendemain des guerres daciques par une main d’œuvre faite aussi de nombreux vétérans de guerre. D’un point de vue symbolique, cette ville serait la première capitale de la Dacie. Le site nous parle dès que l’on y met les pieds, à travers l’Amphithéâtre et plusieurs temples. Un peu plus loin, le Domus Procuratoris était le siège du ministre des finances, pour ainsi dire. Encore plus loin, l’on découvre les deux forums, celui de Trajan et celui d’Antoninus Pius, où l’on distingue également le Temple des dieux palmyriens. Un tour minimaliste du site dure déjà deux heures. Les touristes les plus audacieux peuvent aussi visiter la nécropole, un musée de site assez bien fait et un amphithéâtre qui vient d’être restauré et même aménagé pour accueillir des spectacles. »

 

Vestiges et architecture

Sur le site d’Ulpia Traiana Sarmizegetusa, le Capitole et d’autres édifices affichent des éléments architecturaux qui rappellent la ville de Palmyre, en Syrie, ajoute  l’archéologue Ovidiu Țentea: « Tout d’abord, le site est riche de vestiges monumentaux : édifices, fragments architectoniques, colonnes, chapiteaux, autant de choses qui font rêver de la grande archéologie. Ces dernières années, nous avons étudié le Capitole de plus près et il faut dire qu’il se distingue en tant que silhouette d’une ruine que les explications rendent cependant impressionnante. Il y a aussi le Temple des dieux de Palmyre, dont l’étude est finie et qui contient un certain nombre d’inscriptions mentionnant des divinités de l’Orient syrien. Tout cela a été d’abord apporté par des archers et plus tard par des marchands très habiles, arrivés à un des bouts de la Route de la Soie. C’est une très bonne histoire à partager avec les touristes. Ces Palmyriens ne s’étaient pas installés à Tibiscum ni à Porolissum, mais quelque part près d’Ulpia, et l’élite municipale y avait construit plusieurs temples, dont un dans le périmètre central. Des vestiges importants sont également exposés au musée de Sarmizegetusa, d’autres à Deva, et d’autres, découverts au XIXème siècle, au Musée national d’histoire de Roumanie, à Bucarest. »

 

Les lieux sacrés de Sarmizegetusa

Ovidiu Țentea a également abordé les endroits sacrés préservés sur le site de Sarmizegetusa Regia: « Ce site est défini par une enceinte massive, construite par les romains après la conquête de la Dacie. Là, il existe un certain débat autour des dimensions d’une éventuelle intervention apportée par les Daces eux-mêmes entre les deux campagnes militaires. Dans la zone sacrée, nous pouvons admirer de nombreux temples magnifiques qui attestent de l’existence d’un centre religieux, étalé sur une superficie impressionnante. Il nous est malheureusement impossible d’estimer combien de terrasses et d’espaces étaient habités, des lieux qui ne sont pas visitables pour des raisons de sécurité des touristes, pour ainsi dire. En revanche, les espaces ouverts aux visites sont cohérents et bien expliqués et c’est vraiment impressionnant. »

 

Actualité des fouilles archéologiques à Sarmizegetusa

L’archéologue Ovidiu Țentea a enfin abordé l’activité archéologique en cours sur le site de Sarmizegetusa et les améliorations apportées à ces lieux représentatifs de l’histoire des Roumains: « Les fouilles se sont déroulées sans interruption sur une centaine d’années et elles continuent avec des résultats très intéressants. Les archéologues sont présents sur le site aux mois de juillet et d’août … Un grand projet de restauration de l’enceinte avec du financement norvégien est actuellement en cours et c’est un élément de nouveauté majeure pour la géographie du site. Ces dernières années, l’on a réalisé des travaux de réhabilitation de la route qui mène à Sarmizegetusa et d’aménagement d’une aire de parking, ce qui facilite le déplacement des touristes. »

Sarmizegetusa reste un témoignage de premier rang de la grandeur de l’antiquité, un pont entre deux mondes et un élément fondateur de l’identité historique roumaine. (Trad. Ileana Ţăroi)

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