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L’histoire des bains de mer et des casinos de Constanta et de Mamaia.

Histoire de la villégiature au bord de la mer et le patrimoine architectural de la côte roumaine.

Foto: Iulia Opran/RRI
Foto: Iulia Opran/RRI

, 26.10.2025, 10:53

L’inauguration du Casino de Constanta au mois de mai de cette année à l’issue d’amples travaux de restauration a marqué un revirement culturel et architectural pour cette ville-port à la mer Noire la plus importante de Roumanie. C’est à cette occasion que Delia Roxana Cornea, directrice générale du musée d’histoire nationale et d’archéologie de Constanta a lancé son volume « La villégiature au bord de la mer et son patrimoine architectural – l’histoire des bains de mer et des casinos de Constanta et de Mamaia ». Ce livre est le fruit de plusieurs années de recherches, durant lesquelles l’auteur a consulté plus de 10 000 pages d’archives, explique Delia Roxana Cornea, au micro de RRI.

 

« La documentation est allée jusqu’aux années 1878-1879, donc le moment de l’instauration de l’administration roumaine dans la région de Dobroudja, après la guerre d’Indépendance de la Roumanie. Et l’étude m’a ouvert les portes d’un monde dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Il y a tant de réalités que nous, les habitants de Constanta, nous connaissions de loin, mais que nous n’avons jamais étudiées, à savoir : le monde de la villégiature. Le Casino n’est pas un simple bâtiment de la ville de Constanta, il fait partie de l’époque de la villégiature à bord de la mer. Nous nous rendons tous compte que notre ville vit plus intensément durant la saison touristique, mais peu d’entre nous savent qu’en effet, Constanta a eu ce destin balnéaire projeté dès l’instauration de l’administration roumaine. Même avant, en 1861, des responsables roumains s’étaient rendus dans la région de Dobrudja pour des bains de cure. Il s’agit des députés Constantin T. Grigorescu et Dimitrie Brătianu, membres des Assemblées législatives dans les Principautés et qui étaient venus pour des bains de mer à Kustendjie (l’ancien nom en turc de la ville de Constanţa), ville qui faisait partie à l’époque de l’Empire Ottoman. Par ces temps-là, un voyage de Bucarest à Kustendjie s’étendait sur deux jours, puisque c’était avant la construction du célèbre port qui enjambe le Danube, donc, il fallait faire ce voyage en plusieurs étapes. Et le député de Ploiesti, Grigorescu, a écrit un très intéressant journal de voyage « Souvenir de Voyage », partiellement publié dans les années ’80 par l’historien Petre Ţurlea, qui raconte comment ils sont arrivés à l’hôtel anglais de l’époque et comment ils ont fait des bains de mer ».

 

Le long de plusieurs décennies de 1880 à 1910, Constanta se développe pour devenir une ville moderne. A Mamaia, petite commune avoisinante, les bains ont été officiellement inaugurés en 1906, sous l’administration d’une femme et un nouveau Casino a été ouvert en 1910, explique Delia Roxana Cornea.

 

« C’est à partir de ce moment-là que l’histoire du Casino se mêle à l’histoire de la ville et que l’histoire de la ville se mêle à celle du Casino. Je l’ai appelé la période la plus belle du Casino, parce que c’est une époque où la société n’était pas encore marquée par la brutalité des deux guerres, elle n’avait pas connu ces destructions, qui étaient tout simplement inimaginables. Certes, il y a eu ce moment malheureux des guerres balkaniques de 1913, mais Constanta était le cœur de la saison estivale et accueillait toute sorte de manifestations. Puis la ville de Sinaia inaugure également son Casino. Les deux établissements étaient administrés par les frères Marçay et accueillaient toute sorte de programmes de variétés réunissant des personnalités artistiques européennes que la presse de l’époque jugeait d’extraordinaires. »

 

La construction du Casino et de plusieurs bains de mer adéquats ont transformé Constanta en une destination recherchée par la haute société de la capitale Bucarest. Durant la saison estivale, la ville sise au bord de la mer était en directe compétition avec plusieurs communes de montagne très importantes, dont Sinaia était sans nul doute la reine, ajoute notre interlocutrice :

 

 « Tout le monde voulait se rendre à Sinaia en juillet ou en juin. Si on ne s’affichait pas à Sinaia, on n’existait pas dans la haute société. Même cas de figure pour Constanta : il ne fallait surtout pas rater la saison estivale. Les autorités avaient deux missions : porter les bains de mer aux demandes de l’époque et construire des bâtiments censés accueillir des spectacles, des pièces de théâtre et autres loisirs similaires».

 

Dans les années 1920, le Service maritime roumain commence à inaugurer des routes vers Istanbul et d’autres ports d’Italie et de Grèce, et même une ligne transatlantique voit le jour. Delia Roxana Cornea explique :

 

« Constanta était vraiment une station balnéaire et en même temps un port commercial. Mais voilà que par le biais des voyages proposés au grand public, l’offre est de plus en plus diversifiée et de plus en plus de personnes s’intéressent à de tels voyages, à Istanbul, par exemple. Les gens s’achetaient des billets, s’y rendaient pour deux ou trois jours et rentraient toujours en bateau. (…) Toute sorte d’innovations ont été introduites à l’époque. Rien qu’un exemple : la reine Marie et sa fille Ileana partaient dans les années ’30 de leur maison de Mamaia en hydravion à Balcic. Des vols réguliers reliaient Constanta de Balcic. Par ailleurs, le 15 août (la Fête de l’Assomption et la Journée de la Marine roumaine) a constamment été célébré à Constanta. Cette tradition a été interrompue par l’instauration du régime communiste, mais elle restait une fête très appréciée à Constanta, grâce aux manifestations organisées par la Ligue navale roumaine, qui fonctionnait sous la protection de la Maison royale roumaine. Constanța était vraiment le pôle estival de la Roumanie à l’époque », conclut Delia Roxana Cornea.

Autant d’histoires ramenées à l’attention du grand public grâce à la réouverture du superbe Casino de Constanta. (trad. Alex Diaconescu)

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