Le botaniste Alexandru Borza
Ces deux derniers siècles et demi, la nature a été
considérée comme un véritable berceau de l’humanité, de l’individu, de la
famille et de la société dans son ensemble. Sacralisés depuis longtemps, les
plantes, les animaux, les eaux ou les rochers sont devenus petit à petit des
objets d’étude pour les spécialistes des sciences naturelles. Parmi eux, le
prêtre Alexandru Borza. Né sur le territoire de l’Empire de l’Autriche Hongrie,
en 1887 et mort à 84 ans, en Roumanie, il est considéré de nos jours encore,
comme un des grands botanistes de cette partie du monde. Son parcours scolaire
a été assez inédit. Diplômé d’une Université catholique d’études théologiques,
il opte pour la Faculté des sciences de Budapest et à 26 ans, il obtient le
titre de docteur en sciences de la nature. Entre 1913 et 1918, il est
professeur des sciences naturelles dans un lycée de garçons, de Blaj. A partir
de 1918, année de l’union des principautés roumaines, sa carrière s’épanouit.
Il devient recteur de l’Université de Cluj, directeur du Jardin botanique de la
même ville et directeur scientifique de la Commission chargée des Monuments de
la nature. On lui doit la découverte de plus de 80 espèces de plantes et la
publication de 500 articles. Il est auteur d’un dictionnaire ethnobotanique qui
réunit plus de onze mille dénominations populaires roumaines de 2095 espèces de
plantes autochtones. Il a coordonné la parution de neuf périodiques
scientifiques et a participé à des campagnes de prise de conscience
environnementale, sur le rôle de la nature dans la vie des gens. Il s’est même
aventuré vers d’autres domaines de recherche, tels l’anthropologie, la
folkloristique et l’eugénisme.
Steliu Lambru, 25.06.2023, 10:22
Ces deux derniers siècles et demi, la nature a été
considérée comme un véritable berceau de l’humanité, de l’individu, de la
famille et de la société dans son ensemble. Sacralisés depuis longtemps, les
plantes, les animaux, les eaux ou les rochers sont devenus petit à petit des
objets d’étude pour les spécialistes des sciences naturelles. Parmi eux, le
prêtre Alexandru Borza. Né sur le territoire de l’Empire de l’Autriche Hongrie,
en 1887 et mort à 84 ans, en Roumanie, il est considéré de nos jours encore,
comme un des grands botanistes de cette partie du monde. Son parcours scolaire
a été assez inédit. Diplômé d’une Université catholique d’études théologiques,
il opte pour la Faculté des sciences de Budapest et à 26 ans, il obtient le
titre de docteur en sciences de la nature. Entre 1913 et 1918, il est
professeur des sciences naturelles dans un lycée de garçons, de Blaj. A partir
de 1918, année de l’union des principautés roumaines, sa carrière s’épanouit.
Il devient recteur de l’Université de Cluj, directeur du Jardin botanique de la
même ville et directeur scientifique de la Commission chargée des Monuments de
la nature. On lui doit la découverte de plus de 80 espèces de plantes et la
publication de 500 articles. Il est auteur d’un dictionnaire ethnobotanique qui
réunit plus de onze mille dénominations populaires roumaines de 2095 espèces de
plantes autochtones. Il a coordonné la parution de neuf périodiques
scientifiques et a participé à des campagnes de prise de conscience
environnementale, sur le rôle de la nature dans la vie des gens. Il s’est même
aventuré vers d’autres domaines de recherche, tels l’anthropologie, la
folkloristique et l’eugénisme.
La présence d’une délégation roumaine au quatrième
Congrès de botanique de New York, en 1926, a encouragé la Roumanie à doubler
d’efforts pour protéger la nature. L’historien Cosmin Koszor-Codrea explique la
manière dont le modèle américain est arrivé à inspirer les scientifiques
roumains.
Organisé en 1926,
le quatrième congrès international de botanique a réunit à New York des
botanistes du monde entier. Parmi eux, Alexandru Borza qui a présenté un exposé
sur les fleurs des îles. Hormis les allocutions habituelles, le congrès a
proposé aux participants des visites dans les Jardins botaniques et des
randonnées dans des parcs naturels, tels celui de Yellowstone, de Niagara ou
des Montagnes rocheuses. De retour en Roumanie, Borza et le zoologue roumain
Andrei Popovici-Bâznoșanu décident d’un commun accord d’organiser en 1928, un
premier congrès des sciences de la nature à Cluj, avec un agenda commun pour
tous les participants: professeurs de lycée, associations alpines roumaines,
hongroises et allemandes, responsables politiques et chercheurs renommés. Parmi
les nombreuses résolutions sur lesquelles le congrès a débouché, notons un
renouvellement du programme d’étude des sciences naturelles dans les écoles, la
reconnaissance du Delta du Danube comme région ornithologique et la création du
parc naturel des Monts Retezat.
Une fois ces objectifs assumés, pour leur mise en place,
la Roumanie a du adopter d’autres mesures, explique Cosmin Koszor-Codrea.
Suite à toutes
ces propositions, le Ministère de l’Agriculture et du domaine public a soumis
au vote, en 1930, une loi pour la protection des monuments de la nature. Une
année plus tard, au terme d’un décret royal, la Roumanie reconnaissait
officiellement l’existence de la Commission des monuments naturels. Dans un
document officiel, celle-ci expliquait que les monuments de la nature sont tous
ces territoires qui, en raison de la faune qui y vit et de la flore qui y
pousse, ont une grande importance scientifique et esthétique. Toujours parmi
les monuments naturels, on retrouve les aires qui suscitent l’intérêt des
scientifiques grâce à leur beauté et donc, qui ont besoin d’être conservées
pour la postérité. Bien évidemment, la Commission a dressé une liste des
animaux, des plantes, des pierres, des minéraux et des fossiles censés être
protégés.
Créé en 1935, le Parc naturel du Mont Retezat rattache
son existence au nom d’Alexandru Borza, mais aussi à l’implication de l’Etat
roumain. En 1939, le magazine Les Carpates publia une liste de 17 espèces de
plantes protégées parmi lesquelles le rhododendron, l’edelweiss ou encore le nénuphar.
A en croire Cosmin Koszor-Codrea, les Mots de Retezat ont suscité dès le départ
l’attention des écologistes :
« Les Monts de Retezat ont été la première région de
Roumanie à répondre à tous les critères censés lui permettre sa transformation
en réserve naturelle. Tout correspondait : le parcours géologique, la
faune, la flore et le rôle identitaire. Je voudrais citer Borza affirmer les Monts de Retezat représentent une région
extrêmement importante pour la science, un monument de la nature sacré, unique
en Roumanie. Voilà pourquoi tous les naturalistes souhaitent en faire une
réserve naturelle nationale, comme Yellowstone. C’est au sein de ce parc que
les jeunes roumains pourront apprendre à protéger la nature, tout en respirant
à pleins poumons l’air de liberté que le prince dace Decebal nous a laissé un
héritage. Ils nourriront leurs cœurs de la fierté de vivre dans un pays qui
s’enorgueillit d’un coin de terre unique, symbole d’une nature saine ».
Alexandru Borza figure parmi les pionniers de la
protection de la nature en Roumanie. Il a fait partie des ceux ayant milité en
faveur de l’éducation écologique des
Roumains.