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50 ans depuis la signature de l’Acte final d’Helsinki

En 1975, une déclaration appelée l’Acte final d'Helsinki était signée dans la capitale finlandaise, censée trouver une solution unitaire aux problèmes de l’Europe, malgré le Rideau de Fer qui, à la fin des années 1940, avait divisé le Vieux Continent entre l’Occident capitaliste et l’Est communiste. Plusieurs principes reposaient à la base de cet accord, dont renouer des relations plus détendues et s’abstenir à la violence, deux normes strictement respectées. Retour, 50 ans après la signature de cet Acte.

50 ans depuis la signature de l’Acte final d’Helsinki
50 ans depuis la signature de l’Acte final d’Helsinki

, 03.02.2025, 10:58

Une Europe divisée entre l’Est et l’Ouest

 

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les espoirs d’un retour à une époque de paix et de sécurité en Europe se sont brutalement achevé avec l’apparition du rideau de fer qui séparait, d’un côté l’Europe prospère et démocratique, de l’autre l’Europe écrasée par la dictature communiste. Deux mondes qui se faisaient face et qui se regardaient en chien de faïence, quand ils n’étaient prêts à s’empoigner ouvertement, comme ce fut le cas lors de la crise des missiles de Cuba de 1962.  Aussi, si les nations qui se trouvaient à l’Ouest pouvaient choisir librement leur avenir, il en allait tout autrement pour les nations qui se trouvaient à l’Est du rideau de fer qui séparait Berlin. Les révoltes anticommunistes d’Allemagne de l’Est et de Pologne de 1953, de Hongrie en 1956, de Tchécoslovaquie en 1968 ont été toutes réprimées dans le sang par les Soviétiques.

 

Besoin de vivre dans la paix et la sécurité

 

Avec le temps toutefois, les Européens, qu’ils viennent de l’Ouest ou de l’Est, commencent à ressentir le besoin de vivre dans la paix et dans la sécurité. L’ère de la détente entre les deux blocs semblait approcher. Une ère à laquelle la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) entendait donner corps. Tenue à Helsinki, dans la capitale de la Finlande, Etat neutre, située à cheval entre les deux blocs, la CSCE démarre au mois de juillet 1973. Cette première réunion sera suivie par une deuxième, tenue au mois de septembre de la même année, à Genève. Enfin, deux années plus tard, l’Acte final de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe sera signé à Helsinki, au mois d’août 1975 par 35 Etats, dont la quasi-totalité des Etats européens à l’exception de l’Albanie et Andorre, mais aussi par les Etats-Unis et le Canada, les membres non européens de l’OTAN. En bas du document, à l’endroit de la Roumanie, l’on distingue la signature de Nicolae Ceaușescu. Plus tard la CSCE constituera un modèle pour la détente Est/Ouest en Asie et dans d’autres parties du globe.

 

Le diplomate et professeur des universités Cristian Diaconescu, ancien ministre des Affaires étrangères, explique en quoi la CSCE a représenté un tournant dans les relations Est/Ouest  :

« Dès le début des années 70, les deux blocs entrent dans la logique de la détente. Les négociations préliminaires démarrent en 1972 et se poursuivent jusqu’à l’adoption de l’Acte final d’Helsinki, signé le 1er août 1975. Un Acte final qui couvre quatre domaines, signé par tous les Etats européens sauf l’Albanie, ainsi que par les Etats-Unis et le Canada ».   

 

Le décalogue de la Conférence 

 

Les 10 articles du traité, connus sous le nom du décalogue de la Conférence sont formulés ainsi : Égalité souveraine et respect des droits inhérents à la souveraineté ; Non-recours à la menace ou à l’emploi de la force ; Inviolabilité des frontières ; Intégrité territoriale des États ; Règlement pacifique des différends ; Non-intervention dans les affaires intérieures ; Respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ; Égalité des droits des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; Coopération entre les États ; Exécution de bonne foi des obligations assumées conformément au droit international.

Cristian Diaconescu résume les principes qui ont fondé l’Acte final d’Helsinki :

« Cet Acte final couvre quatre domaines d’intérêt mutuel. Le premier se réfère au champ politico-militaire qui à trait aux aspects politiques et militaires d’évidence, ainsi qu’à l’inviolabilité des frontières, à la résolution pacifique des disputes et à l’accroissement des mesures vouées à augmenter la confiance et la sécurité réciproque entre les deux blocs. Le 2e domaine couvre les relations de coopération économique. Le 3e domaine prend en considération la dimension humanitaire des relations internationales, abordant les questions de migration, le droit à la réunification des familles qui vivent dans différents Etats, les échanges culturels, la liberté de la presse. Enfin, le dernier chapitre de l’accord met au point le mécanisme de suivi de l’accord. D’autres réunions de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe seront organisées par la suite : à Belgrade en 1977 et 1978, à Madrid en 1980 et 1983, à Vienne en 1986 et 1989. En 1990, la CSCE deviendra la OSCE, soit l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, seule organisation multinationale de ce type. »   

 

1995 : l’OSCE devient une organisation permanente 

 

Après 1990 et les révolutions qui ont balayé les régimes communistes en Europe de l’Est, l’OSCE deviendra, à partir de 1995 une organisation permanente et retrouvera de nouveaux rôles et de nouvelles valences.

 

Cristian Diaconescu : « Vous savez, dans le document signé lors de la conférence de Vienne, l’on aborde justement la question des mesures censées accroitre la sécurité et la confiance réciproques. Ce document prévoit notamment l’obligation de notifier au préalable les activités militaires qui pourraient constituer ou être perçues comme une menace pour les autres signataires de l’accord. »   

 

A partir des années 1970, les Européens ont su se doter d’un mécanisme censé garantir leur architecture de sécurité. La dissolution de la Yougoslavie, la séparation de la Tchéquie et de la Slovaquie ont mis à rude épreuve les principes fondateurs de l’Acte final d’Helsinki. Malgré tout, ce dernier est longtemps demeuré un repère quant à la possibilité de la coexistence pacifique de deux blocs d’Etats antagonistes.    (Trad. Ionut Jugureanu)

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