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Les grandes fêtes du mois d’octobre

Les fêtes de la Sainte Parascève, du Saintle Démètre le Myroblite et du Saint Démètre el Nouveau sont très importantes pour les orthodoxes de Roumanie.

Les grandes fêtes du mois d’octobre
Les grandes fêtes du mois d’octobre

, 28.10.2023, 03:02

Chaque année, les 14, le 26 et le 27 octobre, les orthodoxes,
tant de Roumanie, que de Grèce, célèbrent des saints protecteurs qui ont vécu
il y a plusieurs siècles, et auxquels ils rendent hommage dans des pèlerinages.
Le 14 octobre, ils fêtent la Sainte Parascève, qui a vécu au 11e
siècle. Son village natal était Epivata, de la région de Thrace, (aujourd’hui
Selimpaşa, à côté de Silivri, soit un district de la ville d’Istanbul), sur les
rives de la mer de Marmara. Selon la tradition, lorsqu’elle était âgée de 10
ans, Parascève avait entendu dans une église des mots de l’Evangile qui l’encourageaient
à quitter la société et suivre une vie ascétique. Alors elle s’est décidée d’offrir
ses riches vêtements aux pauvres et de fuir vers Constantinople, la capitale de
l’Empire Byzantin. Ses parents, qui n’avaient pas soutenu sa décision de suivre
une vie ascétique, l’ont cherchée. Elle s’est rendue vers la Chalcédoine, et
par la suite a vécu dans l’église de la Theotokos (soit le nom de la Vierge
Marie) à Héraclée du Pont (en Turquie actuelle). Ensuite elle s’est rendue à Jérusalem et après dans
un monastère du désert de Judée, sur les bords du Jourdain. Lorsqu’elle était
âgée de 25 ans, un ange lui est apparu en rêve, lui demandant de retourner dans
sa patrie. Alors elle est rentrée à Constantinople et a vécu dans le village de
Kallikráteia (aujourd’hui un quartier d’Istanbul), dans l’église des Saints
Apôtres. Toujours selon la tradition, après qu’un vieux pêcheur avait été
enterré près de la tombe de Saint Parascève, la sainte a « protesté »
en apparaissant dans un rêve à un moine près de cet endroit.

Lorsque le corps
de Parascève a été déterré, il a été trouvé intact. C’est ainsi que ses
reliques ont été transférées à l’église des Saints Apôtres de Kallikráteia.
Dans les années suivant leur découverte, les reliques ont été transférées dans
plusieurs églises de la région. En 1238, elles ont été transférées de
Kallikráteia à Veliko Târnovo, soit la capitale du Second Empire bulgare. Plus
d’un siècle plus tard, en 1393, les reliques de Parascève ont été apportées à Belgrade.
Lorsque Belgrade a été conquise par les Ottomans en 1521, les reliques ont été
transférées à Constantinople. En 1641, elles ont été offertes comme récompense
au prince moldave Vasile Lupu. Celui-ci, très ambitieux, et en même temps loyal
envers les Ottomans et protecteur des chrétiens, avait offert un soutient financier
important au Patriarche Parthénios le 1er de Constantinople, lorsque
le patriarcat était en état au bord de la banqueroute. Vasile Lupu souhaitait
aussi transférer la capitale de la Moldavie de Suceava à Iaşi, mais Iaşi
n’était pas une ville aussi développée que Suceava. C’est dans ce contexte que
Vasile Lupu a décidé de faire construire la cathédrale dédiée aux Saints Trois
Hiérarques (soit Basile le Grand, Grégoire de Nazianze et Jean Chrysostome,
théologiens qui ont vécu au 4e et le 5e siècle).
L’inauguration de la cathédrale était donc l’occasion parfaite de demander au
Patriarche Parthénios le 1er les reliques de la Sainte Parascève,
comme récompense pour le soutien financier qu’il lui avait offert, en l’aidant
de payer la dette entière du patriarcat. Le périple des reliques de la Sainte
Parascève s’est achevé en 1888, lorsqu’elles ont été transférées à la nouvelle cathédrale
métropolitaine de Iași.

De nos jours, un pèlerinage annuel très important a
lieu à la mi-octobre à Iasi pour rendre hommage à la Sainte Parascève.


Un autre saint très respecté, tant en Roumanie qu’en Grèce,
est le Saint Démètre le Myroblite, le protecteur de la ville de Thessalonique,
soit la deuxième ville de Grèce, une ville ayant une tradition religieuse
qui remonte au 4e siècle. Démètre serait né quelque part entre 270 et 281 d’une
famille noble chrétienne. Après s’être engagé dans l’armée romaine, il a
commencé à propager le christianisme dans la région de Thessalonique, lorsque
l’Empire romain se trouvait dans une période de persécutions envers les
chrétiens, mise en place surtout en 303, par Dioclétien et Galère. Alors, Démètre
a été dénoncé par des soldats romains et livré à Galère, qui se trouvait à ce
moment-là à Thessalonique. Avec Nestor, son disciple, il a été condamné à mort.
Peu de temps après cet événement, une basilique a été construite sur son
tombeau de Thessalonique. Ce lieu est devenu à travers les siècles un grand
centre de pèlerinage. En fait, le pèlerinage, un acte de mobilité
dévotionnelle, est une pratique religieuse qui remonte jusqu’à l’Egypte
pharaonique. L’église paléochrétienne originelle existe toujours à
Thessalonique et fait partie de la liste du patrimoine UNESCO.


En fin, un autre saint très vénéré est Saint Démètre le
Nouveau, le protecteur de la ville de Bucarest, célébré le 27 octobre. Saint
Démètre le Nouveau, aussi connu sous le nom de Basarabov, a été un moine qui a
vécu au 13e siècle dans le sud du Danube, sur le territoire de la
Bulgarie d’aujourd’hui. Son corps a été trouvé grâce à un miracle, lorsque le
saint s’est révélé en rêve à une jeune fille malade, en lui indiquant le lieu
précis où il pouvait être retrouvé. Il lui a dit aussi que, si elle touchait
son corps, elle serait guérie. Alors les villageois ont déterré le lieu indiqué
et retrouvé le corps du Saint intact. Durant la guerre russo-turque, en 1774,
les reliques du Saint ont été apportées à Bucarest. A partir de ce moment-là,
le Saint est devenu le protecteur de la capitale, Bucarest, ainsi que de la
province historique de Valachie. Pendant la première guerre mondiale, en 1920,
lorsque Bucarest se trouvait sous l’occupation allemande et la Bulgarie était
alliée des forces Allemandes, 20 soldats bulgares ont volé les reliques du
Saint Démètre pour les emporter en Bulgarie. Le métropolite a alors demandé de
l’aide à l’armée allemande. Le commandant allemand a retrouvé les reliques, qui
avaient été volées à l’aide d’une automobile et ensuite transférées dans un
charriot avant de passer la frontière en Bulgarie. Les reliques ont été placées
dans une église de Giurgiu, gardées par des soldats pour être ensuite retournées
à Bucarest.


Les pèlerinages aux églises de Iasi, de Thessalonique et de Bucarest,
pour retrouver les saints célébrés, sont devenus non seulement des événements
religieux majeurs, mais aussi des actes sociaux très importants. Des centaines
de milliers de pèlerins se rendent chaque année à ces endroits, tandis que les
villes elles-mêmes ont une atmosphère festive.


Dans ce contexte, des traditions liées à ces fêtes se sont aussi
développées. Le jour du Saint Démètre le Myroblite, connu en Roumanie aussi
sous le nom de Sâmedru, les villageois allument le feu, pour faire place ainsi
à la saison froide. L’ethnographe Florin-Ionuț Filip Neacșu nous en offre des
détails.

« Le Saint Grand Martyre Démètre le Myroblite
est un saint militaire célébré par tout le monde orthodoxe et, bien sûr, par
tous les Roumains du pays, mais aussi par ceux de la diaspora. Saint Démètre
est l’un des saints militaires les plus importants du calendrier chrétien, aux
côtés du Saint Georges. Il vivait en Macédoine, à Thessalonique, dans
l’actuelle Grèce. A cette époque-là, la Macédoine était une province romaine,
et saint Démétre était même le proconsul des armées romaines en Grèce. Il
venait d’une famille noble macédonienne et, à cause de sa foi, il a été
violemment tué par les soldats de l’empereur romain de l’époque, en 306 après
JC. Après que le christianisme est devenu une religion reconnue par l’Empire
romain, à commencer par l’année 313, à l’époque de l’empereur Constantin, une
église a été construite à Thessalonique sur le lieu où saint Démètre avait été tué. Cette église existe toujours
et elle est inscrite au patrimoine de l’UNESCO. »




Allumer le feu est un rite important,
car lié à la purification. Cette pratique symbolise aussi le départ du soleil
et l’arrivée de la saison froide. Au micro de RRI, Florin-Ionuț Filip Neacșu
explique: .


« Le
jour de la Saint Démètre, tant dans les villages roumains, que dans les villages
des Balkans, il y a une ancienne tradition selon laquelle, la veille de la fête
du Saint, les vieux arbres autour des maisons ou dans la forêt étaient coupés
et réunis sous la forme d’un bûcher. Leur crémation symbolisait la mort et la
renaissance de la végétation. Cette tradition est encore respectée dans les
villages du sud de la Transylvanie (dans le centre de la Roumanie) et de
Moldavie (dans de l’est), en Olténie et en Valachie (dans le sud). La mort
violente du martyr chrétien Démètre a perpétué cette coutume, qui symbolise la
mort et la renaissance par le feu. »



Dans certaines régions de Roumanie,
le jour du Saint Démètre, les bergers essayaient de prédire le temps. En
Moldavie, les bergers étendaient les peaux de mouton sur l’herbe. Si un mouton
noir choisissait de s’asseoir à cet endroit-là, cela signifiait que l’hiver allait
être glacial mais sec, et si un mouton blanc s’y endormait, on croyait que la
saison froide apporterait beaucoup de neige. En Olténie, les communautés
traditionnelles observaient strictement la fête du Saint Démètre. Auparavant,
les gens respectaient strictement un certain nombre de superstitions, étant
convaincus que c’était le seul moyen d’éviter les ennuis. A la Sâmedru, la
crinière des chevaux était coupée, pour qu’ils soient beaux et sains l’année
suivante, mais personne n’utilisait le peigne, car s’arranger les cheveux était
jugé comme un acte de mauvais augure. Autant que possible, les gens du passé
essayaient de clôturer tous leurs comptes pendant l’été et de payer leurs
dettes avant la Saint Démètre, qui était pour eux une limite symbolique du temps.


Autant de moments symboliques au
cours du mois d’octobre en Roumanie.

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