A la découverte de la ville de Câmpina
Câmpina est imprégnée d’une grande tradition culturelle, de nombreuses personnalités l’ayant choisie comme résidence principale ou secondaire
Ana-Maria Cononovici, 22.08.2025, 11:00
Aujourd’hui, nous vous invitons à nous rendre ensemble dans une ville de basse montagne, Câmpina, sise à égale distance entre la capitale roumaine Bucarest et la ville de Braşov. Outre sa position géographique favorable, Câmpina est imprégnée d’une grande tradition culturelle, de nombreuses personnalités l’ayant choisie comme résidence principale ou secondaire ; preuve en est – les musées et maisons-musées qu’elles ont laissés en héritage et qui sont autant d’objectifs touristiques incontournables.
Ainsi, l’écrivain et historien roumain Bogdan Petriceicu Hasdeu y a fait construire, entre 1893 et 1896, le petit château à la mémoire de sa fille, Iulia, morte de tuberculose à seulement 19 ans. Le nom d’Iulia Hasdeu est gravé sur les deux sièges en pierre devant l’entrée du château. Le buste de la jeune fille se trouve juste derrière une sculpture en bois peint représentant Jésus-Christ, œuvre de l’artiste français d’origine italienne Raphaël Casciani, posée au cœur de l’édifice. Bogdan Petriceicu Hasdeu a inauguré le château le 2 juillet 1897 et l’a ouvert au public de son vivant.
La Maison-musée Nicolae Grigorescu
Câmpina abrite également la Maison-musée Nicolae Grigorescu, premier peintre roumain d’envergure européenne, qui a vécu entre 1838 et 1907. Au début de sa carrière, il avait fait de la peinture religieuse, signant des icônes et des peintures murales que l’on peut admirer encore aujourd’hui dans des églises et des monastères de Roumanie. Le muséographe Vlad Dumitriu nous sert de guide:
« La Maison-musée Nicolae Grigorescu, de Câmpina, est la maison-atelier que l’artiste a fait construire vers la fin de sa vie, s’inspirant des maisons-ateliers des peintres français qu’il avait rencontrés. A l’intérieur l’on peut admirer une très belle collection de toiles que le grand maître roumain avait réalisées au cours de sa vie. La première salle à visiter est aménagée dans l’ancien atelier de l’artiste, qui est en fait la plus spacieuse pièce de la maison. Elle abrite évidemment la plus grande partie de notre collection, dont des toiles très connues telles que « Ciobănaşul cu turma de oi / Le petit berger et son troupeau », « Pescăriţa cu basma albă / La Poissonnière au fichu blanc » et bien-sûr « Carul cu boi / Le char à bœufs ». Nicolae Grigorescu a peint plus de trois cents versions de ce dernier tableau. Nous exposons également des meubles ayant appartenu à l’artiste, son chevalet et une petite table sur laquelle nous avons étalé des instruments de peinture, dont sa palette, la plus grande jamais utilisée par un peintre roumain, des pinceaux ou encore des tubes de couleur. »
Le muséographe Vlad Dumitriu nous guide aussi à travers d’autres salles de la Maison-musée Nicolae Grigorescu:
« La deuxième pièce à visiter est la salle-à-manger, dont les dimensions sont modestes comparées à celles de l’atelier. Ici, l’on peut admirer quelques toiles, dont deux remarquables natures-mortes, et une tapisserie composée de deux moitiés, Grigorescu ayant acheté la première moitié en France et la seconde en Italie, deux ans plus tard. Nous pouvons y admirer aussi un coin ottoman ou à l’orientale, très à la mode chez les bourgeois de son époque. L’étage accueille des ouvrages graphiques. »
Les deux objectifs sont ouverts aux visites tous les jours de la semaine, à l’exception du lundi. À Câmpina, les touristes peuvent faire aussi un tour au Parc Soceram, aménagé sur le Plateau Muscel, qui offre une vue imprenable sur les collines autour de la ville. (Trad. Ileana Ţăroi)