RRI Live!

Écoutez Radio Roumanie Internationale en direct

L’entrepreneuriat social, entre assistance sociale et efficacité économique

L’entrepreneuriat social et l’économie sociale et solidaire, ce sont des notions assez récentes en Roumanie. Elles ont été plutôt bien accueillies dans le pays, surtout qu’elles se superposent, au moins partiellement, sur un type d’organisation connu ici : les petites coopératives d’artisans. L’entrepreneuriat social explore l’idée qu’un besoin social peut être satisfait à travers une activité économique qui n’est pas profitable au sens classique. Autrement dit, le but d’une entreprise sociale n’est pas de produire des bénéfices financiers, mais plutôt des bénéfices humains. Il y a, par exemple, plusieurs ateliers sociaux en Roumanie, où des personnes défavorisées – des gens qui vivaient auparavant à la rue, des mères célibataires au chômage, d’anciennes victimes de la traite d’êtres humains – sont embauchées et formées pour pratiquer un métier. Cela va de la couture à la boulangerie ou à la réparation d’équipements électroniques. Les salariés touchent le salaire minimum et ils commencent, petit à petit, à retrouver la stabilité. Voilà pour les gains immatériels, alors que du côté des gains matériels, ils doivent être suffisants pour rendre l’entreprise rentable. Du point de vue de l’entraide, donc, l’activité des entreprises sociales, des ONG ou des associations caritatives se superpose. La plupart des entrepreneurs sociaux ont d’ailleurs commencé leur carrière dans le domaine associatif.

L’entrepreneuriat social, entre assistance sociale et efficacité économique
L’entrepreneuriat social, entre assistance sociale et efficacité économique

, 24.03.2021, 13:20

L’entrepreneuriat social et l’économie sociale et solidaire, ce sont des notions assez récentes en Roumanie. Elles ont été plutôt bien accueillies dans le pays, surtout qu’elles se superposent, au moins partiellement, sur un type d’organisation connu ici : les petites coopératives d’artisans. L’entrepreneuriat social explore l’idée qu’un besoin social peut être satisfait à travers une activité économique qui n’est pas profitable au sens classique. Autrement dit, le but d’une entreprise sociale n’est pas de produire des bénéfices financiers, mais plutôt des bénéfices humains. Il y a, par exemple, plusieurs ateliers sociaux en Roumanie, où des personnes défavorisées – des gens qui vivaient auparavant à la rue, des mères célibataires au chômage, d’anciennes victimes de la traite d’êtres humains – sont embauchées et formées pour pratiquer un métier. Cela va de la couture à la boulangerie ou à la réparation d’équipements électroniques. Les salariés touchent le salaire minimum et ils commencent, petit à petit, à retrouver la stabilité. Voilà pour les gains immatériels, alors que du côté des gains matériels, ils doivent être suffisants pour rendre l’entreprise rentable. Du point de vue de l’entraide, donc, l’activité des entreprises sociales, des ONG ou des associations caritatives se superpose. La plupart des entrepreneurs sociaux ont d’ailleurs commencé leur carrière dans le domaine associatif.

C’est aussi le cas de Raluca Chișu, à présent coordinatrice de l’Association Kinetobebe : « Nous sommes une organisation non gouvernementale avec 40 salariés, avec une équipe de management et de coordination. Pour ce qui est de nos ressources, il y a les ressources économiques, donc nous proposons des services, que nous vendons sur le marché et qui nous rapportent des fonds, et puis la ressource sociale qui vient des donations et du sponsoring. Nous avons trois centres de soins pédiatriques qui répondent à des besoins spéciaux – kinésithérapie, orthophonie, psychologie. Nous recevons 150 patients par jour et avons une équipe de thérapeutes qui travaillent à plein temps. Il faut donc équilibrer les rentrées d’argent et les dépenses. L’argent qui vient des sponsors peut être disponible aujourd’hui, et demain pas. Comme nous ne pouvons pas fermer nos établissements qui répondent à un besoin social, nous devons compenser nos dépenses par des activités économiques. Mais on ne peut pas non plus faire du bénéfice ou, si on en fait, il faut le réinvestir dans l’activité sociale. »

Toute entreprise sociale s’engage à satisfaire un besoin qui se fait sentir dans la société. Dans le cas de celle fondée par Raluca Chișu, il s’agit de problèmes médicaux des enfants : « Le fait que 25% des enfants nés en Roumanie ont besoin de rééducation est déjà une hypothèse de travail. L’Etat apporte quelques solutions à cela, mais ne couvre pas le besoin. De tout ce qui est rééducation motrice – récupération physique et cognitive – l’Etat couvre 5% des besoins existants. Par exemple, un enfant qui a des troubles ou des déficiences neurologiques a besoin de 365 jours de rééducation par an, et l’Etat vient couvrir, sur un an, deux heures de soins durant dix jours. »


Il est normal, pense Raluca Chișu, que les entreprises sociales ou les ONG assument des tâches que l’Etat n’a pas la possibilité de mener à bien. La condition, c’est de ne pas exploiter un manque qui existe dans la société pour obtenir des bénéfices financiers. Un autre besoin qui se fait ressentir en Roumanie est celui d’aider les jeunes talentueux à se lancer dans une carrière artistique.

C’est le but de l’association coordonnée par la musicienne Doina Saliu, organisatrice de festivals de musique et d’ateliers de formation pour les jeunes, animés par des musiciens consacrés. Doina Saliu : « J’ai lancé un festival en ligne, avec mes collègues. Je n’ai pas eu d’autre solution que de demander une taxe ou une donation pour pouvoir couvrir mes dépenses. Je travaille avec une comptable et avec un informaticien qui offre ses services de manière bénévole, mais cela ne peut pas durer. Oui, j’offre la possibilité à des artistes de se produire sur scène tous les mois, mais ça aussi c’est bénévole et ça ne peut pas continuer à l’infini. Récemment, j’ai commencé à rémunérer mes collaborateurs, ces musiciens ne peuvent pas continuer à nous aider à titre gracieux. Il s’agit de grands noms, connus aussi à l’étranger. »

Voilà un exemple qui mélange activité charitable et économique pour donner un coup de pouce à des jeunes qui, sans ce soutien, ne se feraient peut-être pas remarquer. En plus de cet enchevêtrement entre philanthropie et affaires – qui est, parfois, source d’ambiguïtés – l’entrepreneuriat social implique aussi d’interagir avec les autorités. Le but, c’est, surtout, de promouvoir des politiques publiques favorables au domaine dans lequel agit l’entreprise sociale. Raluca Chișu revient au micro : « En tant qu’ONG ou fondation, nous comptons beaucoup sur les politiques publiques. Souvent, elles devraient partir de nous. Par exemple, Mme Saliu devrait concevoir une politique publique de promotion des jeunes artistes. Nous frappons aux portes des ministères depuis un moment avec plusieurs propositions de politiques publiques, c’est le côté lobbying de notre activité. »


La loi relative à l’entrepreneuriat social a été promulguée en Roumanie en 2016 ; fin 2015, les entreprises sociales employaient plus de 136 000 personnes et elles avaient plus de 3 millions de bénéficiaires enregistrés. Aujourd’hui, il est à supposer que les chiffres de l’économie sociale et solidaire ont cru en Roumanie, sans que cela soit appuyé par de nouvelles statistiques. (Trad. Elena Diaconu)

Muncitori străini (foto Guilherme Cunha – Unsplash)
Société mercredi, 10 décembre 2025

De nouvelles migrations visibles … et parfois mal acceptées

 L’année 2025 est la troisième année consécutive où la Roumanie a enregistré plus d’arrivées que de départs. Le chercheur Anatolie...

De nouvelles migrations visibles … et parfois mal acceptées
Foto: pixabay.com
Société mercredi, 03 décembre 2025

Journée mondiale des enfants nés prématurément

Chaque année, près de 140 millions d’enfants viennent au monde. Parmi eux, environ 15 millions naissent prématurément, soit près d’un bébé...

Journée mondiale des enfants nés prématurément
Foto pixabay.com
Société mercredi, 26 novembre 2025

Ces crimes qui pourraient faire changer la loi en Roumanie

51 cas de féminicide dans 10 mois   En 2025, dans l’espace de 10 mois – de janvier à début novembre, la Roumanie a recensé 51 cas de...

Ces crimes qui pourraient faire changer la loi en Roumanie
Foto: Gospodari, la Obor / Facebook
Société mercredi, 19 novembre 2025

Un roumain jette en moyenne une portion de nourriture par jour

Chaque jour, un Roumain jette en moyenne une portion de nourriture. Cela représente plus de 6 000 tonnes de nourriture gaspillées chaque jour en...

Un roumain jette en moyenne une portion de nourriture par jour
Société mercredi, 12 novembre 2025

Intégrer les migrants en Roumanie. Les défis.

Une stratégie abandonnée   En juillet 2025, la mairie générale de Bucarest a proposé une stratégie d’inclusion des migrants dans la...

Intégrer les migrants en Roumanie. Les défis.
Société mercredi, 05 novembre 2025

Pourquoi la Roumanie avait besoin d’une Cathédrale nationale

La Roumanie était le seul pays à confession majoritaire orthodoxe au monde à ne pas détenir une cathédrale nationale, bien que l’idée d’en...

Pourquoi la Roumanie avait besoin d’une Cathédrale nationale
Société mercredi, 29 octobre 2025

L’éternel héritage du peuple roumain

Un rêve ancien   Le rêve vieux de près d’un siècle et demi des orthodoxes roumains – tant les membres du clergé que les fidèles...

L’éternel héritage du peuple roumain
Société mercredi, 15 octobre 2025

L’obésité chez les enfants

Des chiffres en hausse De manière plus précise, l’Organisation mondiale de la santé avance que 28 % des enfants roumains âgés de 7 à 9...

L’obésité chez les enfants

Partenaire

Muzeul Național al Țăranului Român Muzeul Național al Țăranului Român
Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS
Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online
Institului European din România Institului European din România
Institutul Francez din România – Bucureşti Institutul Francez din România – Bucureşti
Muzeul Național de Artă al României Muzeul Național de Artă al României
Le petit Journal Le petit Journal
Radio Prague International Radio Prague International
Muzeul Național de Istorie a României Muzeul Național de Istorie a României
ARCUB ARCUB
Radio Canada International Radio Canada International
Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti” Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti”
SWI swissinfo.ch SWI swissinfo.ch
UBB Radio ONLINE UBB Radio ONLINE
Strona główna - English Section - polskieradio.pl Strona główna - English Section - polskieradio.pl
creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti
italradio italradio
Institutul Confucius Institutul Confucius
BUCPRESS - știri din Cernăuți BUCPRESS - știri din Cernăuți

Affiliations

Euranet Plus Euranet Plus
AIB | the trade association for international broadcasters AIB | the trade association for international broadcasters
Digital Radio Mondiale Digital Radio Mondiale
News and current affairs from Germany and around the world News and current affairs from Germany and around the world
Comunità radiotelevisiva italofona Comunità radiotelevisiva italofona

Diffuseurs

RADIOCOM RADIOCOM
Zeno Media - The Everything Audio Company Zeno Media - The Everything Audio Company