Les défis de l’économie circulaire dans l’industrie textile
Depuis le 1er janvier 2025, aux côtés des autres Etats-membres de l'Union européenne, la Roumanie s’aligne sur une nouvelle directive visant à lutter contre la pollution massive générée par l'industrie textile, rendant obligatoire la collecte sélective des déchets textiles, une étape essentielle vers une économie circulaire.
Daniel Onea, 11.10.2025, 09:54
L’économie circulaire est un concept de plus en plus répandu, en fait,c’est l’alternative au modèle économique traditionnel. Contrairement au cycle classique « production, utilisation, élimination », elle repose sur le principe de régénération, visant à maintenir les produits, composants et matériaux dans le circuit économique le plus longtemps possible. Ce modèle s’applique également à l’industrie textile, un secteur à l’impact environnemental considérable.
Dans ce contexte, depuis le 1er janvier 2025, aux côtés des autres Etats-membres de l’Union européenne, la Roumanie s’aligne sur une nouvelle directive visant à lutter contre la pollution massive générée par l’industrie textile. Cette réglementation rend obligatoire la collecte sélective des déchets textiles, une étape essentielle vers une économie circulaire.
L’Association roumaine pour la réutilisation et le recyclage des textiles, ARETEX, a été créée il y a deux ans et demi afin de promouvoir ces principes au niveau national. Selon son président Zoltan Gyöndy, en Roumanie environ 160 000 tonnes de déchets textiles sont jetées chaque année dont la plupart est jetés en dépotoirs ou est utilisée pour l’énergie électrique :
« La législation entrée en vigueur le 1er janvier oblige tous les pays de l’Union européenne à organiser des collectes sélectives. Autrement dit, à ne pas jeter les textiles avec les déchets ménagers, car évidemment ils ne pourront être ni recyclés, ni réutilisés. Selon la loi, les déchets textiles doivent être collectés séparément. Pourtant,la loi ne précise pas explicitement le fait qu’il y existe deux types de déchets textiles : certains réutilisables et d’autres recyclables. Elle ne mentionne pas qu’une grande partie n’est ni recyclable, ni réutilisable etfinira par être valorisée pour l’énergie thermiqueou incinérée. »
En Roumanie, le potentiel de recyclage et de réutilisation des textiles est estimé à 30 %, mais,à l’heure où l’on parle, moins de 10% de ces déchets sont recyclés et réutilisés. Le principal obstacle en est le manque d’infrastructures de collecte sélective efficaces.Zoltan Gyöndy explique :
« Certaines municipalités ont acheté des conteneurs et collectent les textiles séparément. Mais une fois les textiles collectés, rien ne se passe, faute de manque de modalités de mettre en place le recyclage. Autrement dit, ce n’est pas aux entreprises de salubrité de s’en occuper !Il n’y a pas de spécialistes ni dans la réutilisation des textiles, ni dans leur recyclage. Il faut donc trouver une solution permettant aux acteurs existants d’intégrer ce cycle, mais pas dans le cadre d’un projet pilote,pro bono. Certains l’ont fait à Bucarest, d’autres à Cluj, d’autres à Satu Mare, d’autres encore à Oradea, mais ce fut une collecte de textiles pour une ville spécifique. A moyen terme, cette pratique n’est pas soutenable. Le montant obtenugrâce aux vêtements réutilisés doit couvrir tous les coûts, à savoir collecte, tri, traitement, nettoyage et recyclage. A l’heure où l’on parle le recyclage génère des coûts, mais il n’apporte pas de revenus. »
Avant de clôturer notre rubrique, précisons aussi que le 1er janvier 2025 a marqué une étape cruciale pour la Roumanie en ce qui concernela gestion des déchets textiles. Bien que la mise en œuvre de la nouvelle loi soit difficile, les efforts visant à créer une infrastructure nationale de recyclage sont essentiels pour protéger l’environnement et alignerla Roumanie sur les objectifs européens en matière de soutenabilité.