Stagnation du PIB de la Roumanie
Le Produit intérieur brut (PIB), principal indicateur de l’économie roumaine a progressé de seulement 0,2% cette année, conformément aux chiffres de l’Institut national de la statistique.
Mihai Pelin, 16.05.2025, 13:37
Le PIB de la Roumanie a enregistré une stagnation durant le premier trimestre de l’année 2025 par rapport au précédent trimestre, mais par rapport à la même période de 2024, il a enregistrée une avancé de seulement 0,2%, conformément à l’INS. Cette stagnation intervient dans un contexte de ralentissement économique accentué, révisions négatives de la croissance en 2024 et prévisions négatives pour l’année en cours. Le budget pour 2025 reposait sur une croissance économique de 2,5% qui aurait dû aboutir sur une croissance de 16% des recettes de l’Etat.
L’analyste financier Adrian Codirlaşu, affirme qu’actuellement sur le fond des incertitudes politiques et économiques, la probabilité que la Roumanie enregistre une légère récession cette année a considérablement augmenté. Adrian Codirlaşu : « Je l’affirme depuis l’année dernière : cette année le risque d’une récession est assez élevé. Et nous constatons que l’économie poursuit sa décélération durant le 1er trimestre. En effet, par rapport au trimestre antérieur, conformément aux chiffres ajustées antérieurement il y a une croissance de seulement 0,2% donc extrêmement réduite. Et maintenant, étant donné l’incertitude extrêmement élevée, ce risque serait selon moi beaucoup plus élevé et je dirai que le scénario de base serait une récession en Roumanie cette année. » explique Adrian Codirlasu.
Une situation fiscale délicate
Les estimations de l’Institut national de la statistique interviennent alors que la situation fiscale de la Roumanie est déjà délicate, avec un déficit budgétaire de plus de 9%. L’engagement assumé devant la Commission européenne est de réduire le déficit à 7% du PIB en 2025, mais cet objectif semble beaucoup plus éloigné en l’absence d’une croissance économique solide et de mesures concrètes soit de réduction des dépenses, soit de majoration des recettes, sinon les deux. Une croissance économique vigoureuse aiderait la Roumanie à réduire le déficit budgétaire par la majoration des recettes budgétaires, y compris par la collecte de la TVA qui est toujours assez réduite, soulignent les spécialistes. Des recettes plus élevées permettraient à l’Etat de soutenir les dépenses publiques et à réaliser les engagements fiscaux envers l’UE.
Une situation pas du tout confortable, mais pas grave non plus
Il y a seulement une semaine, le ministre roumain des finances, Tanczos Barna, déclarait que même si la situation n’était pas confortable elle n’était pas grave non plus et a pondéré l’importance des statistiques officielles publiées par le ministère qu’il conduisait. « Il y a différentes situations, avec les paiements, avec des intérêts qui varient et n’ont pas une évolution linaire. Donc il est un peu trompeur d’analyser le déficit à chaque mois. » a déclaré le ministre roumain des finances. Le responsable roumain transmettait un ordre pour prioriser dans les institutions le paiement des retraites et des salaires face à d’autres dépenses.
Les fonds européens, la meilleure chance d’éviter la récession
De l’avis des experts, la meilleure chance d’éviter la récession serait une absorption plus élevée des fonds européens. Le Plan national de relance et de résilience ne sera pas ajourné au niveau européen, par conséquent la Roumanie devrait attirer les fonds alloués avant 2027. Sinon, tout le financement sera perdu. Jusqu’ici la Roumanie a attiré uniquement 9,4 milliards d’euros sur un montant total de 28,5 milliards, ce qui constitue en moyenne un tiers des fonds. Il faut que la Roumanie prenne des mesures concrètes pour augmenter l’absorption de l’argent européen, essentiel pour son développement.