La Citadelle de Rupea et son Musée d’Ethnographie
La Citadelle de Rupea domine la ville depuis la colline de Cohalm. Elle a été construite et agrandie aux XIVe et XVIIe siècles en tant que citadelle et refuge pour les villages environnants.
Ana-Maria Cononovici, 15.09.2023, 11:07
Nous nous rendons aujourd’hui du côté de Rupea, une
région de convergences culturelles, située dans le département de Brașov. D’habitude,
la plupart des touristes viennent avant tout visiter la Citadelle de Rupea (ou
la Citadelle de Cohalm), un vestige archéologique très ancien de Roumanie, dont
les premières traces de peuplement remontent au Paléolithique et au Néolithique
précoce (5500-3500 av. J.-C.). Le Musée d’Ethnographie de Rupea propose aux
visiteurs des expositions qui peuvent les aider à comprendre la vie des
habitants de toute la région au cours du dernier millénaire, de Rupea, Viscri,
Saschiz et des villages voisins. De plus, ceux qui souhaitent découvrir aussi
bien la citadelle que le Musée d’Ethnographie ont à leur disposition un billet commun
pour accéder aux deux sites.
La Citadelle de Rupea domine la ville depuis la colline
de Cohalm. Elle a été construite et agrandie aux XIVe et XVIIe siècles en tant
que citadelle et refuge pour les villages environnants.
Le Musée ethnographique Gheorghe Cernea de Rupea a quant
à lui ouvert ses portes en 2008 et fait aujourd’hui partie intégrante du Musée
de Brașov. Melania Nuță, chercheuse au sein de la filiale du Musée
ethnographique Gheorghe Cernea de Rupea nous a raconté l’histoire de cette
attraction touristique :
« Ce
musée de la région de Rupea met en avant des aspects de la vie des habitants,
leurs métiers et leurs us et costumes tout au long de l’année. Nous disposons
de neuf salles d’exposition et organisons également des expositions
temporaires. Actuellement, nous avons deux expositions temporaires en cours, une
consacrée à la fanfare paysanne de Rupea, qui fête ses 100 ans d’existence, et
l’autre consacrée au costume saxon de la région de Rupea et de celle de Țara
Bârsei. Le musée porte le nom du plus grand collecteur de folklore de notre
région, Gheorghe Cernea, originaire de la commune de Paloş. Enseignant, il a
suivi des études en Transylvanie, mais il était passionné par le folklore, ce
qui l’a finalement conduit à abandonner sa profession pour se consacrer
exclusivement à la collection d’objets folkloriques. Nous disposons d’une salle
qui lui est consacrée, dans laquelle nous avons exposé quelques-unes de ses
possessions et des objets qu’il a réunis au cours de sa vie. Ayant rassemblé
plus de 8 000 objets d’intérêt muséal, Gheorghe Cernea a essayé de créer un
petit musée dans la maison de ses parents à Paloş, mais l’espace était bien
trop restreint. Ensuite, il a loué un espace à Sighișoara, y aménageant un
musée, mais le régime communiste à fait fermer le musée, et Gheorghe Cernea a
été emprisonné. Cependant, après sa libération, il a continué à poursuivre son
rêve de collectionneur folklorique. En 1965, il est reparti sur le terrain, où
il est finalement décédé. »
Dans la salle centrale du rez-de-chaussée, le visiteur
découvre une scène de fête typique du village de Viscri. Les costumes
traditionnels exposés portés depuis plusieurs générations par les Saxons sont
spectaculaires. Une autre salle a été aménagée pour ressembler à l’intérieur
d’une maison avec un foyer, où l’on préparait le pain, ainsi que d’autres
aspects de la vie des communautés de la région de Rupea. Un magasin de village,
des outils de pêche et des objets des ménages complètent l’image des villages
de la région. Une salle consacrée au fondateur de ce musée a également été mise
en place.
Melania Nuță nous donne davantage de détails :
« Dans la
salle consacrée à Gheorghe Cernea, nous exposons à la fois des documents qui
attestent de son activité culturelle, ainsi que son acte de naissance et de
petites publications qu’il a réussi à imprimer. La plus célèbre est
Floricele din jurul Cohalmului, un livre qui regroupe des chants et
des cris de jeu des communes de la région de Rupea. Dans cette salle, nous
avons également un tableau réalisé avec des cheveux humains, que Gheorghe
Cernea a reçu en cadeau et qui contenait une lettre derrière la vitre, cachée
entre le verre et la toile, expliquant comment ce tableau avait été réalisé et à
qui appartenait les cheveux utilisés. »
Voilà, l’invitation a été lancée ! En espérant vous avoir
convaincus de venir visiter ce musée ethnographique fascinant, à bientôt avec
une nouvelle destination !
(Trad. Rada Stanica)