Bucarest, le pilier de l’économie roumaine
La capitale roumaine a accueilli un forum consacré au développement durable de la ville à travers la numérisation des services publics et la mise en place des projets d’infrastructure urbaine.
Mihai Pelin, 22.05.2025, 12:14
La capitale roumaine continue d’être le principal pilier de l’économie nationale et la ville la plus attrayante pour les investisseurs étrangers et cela depuis 1990.Plus de la moitié des investissements sont absorbés par Bucarest, informe la Chambre de commerce et d’industrie, tout en précisant que le potentiel de croissance économique de la capitale est sérieusement touché par la bureaucratie excessive. D’ailleurs, cet aspect a dominé la conférence « Focalisation Bucarest 2025 », un forum qui a réuni autour de la même table des représentants de l’administration locale, des entrepreneurs et des investisseurs étrangers.
4,1 milliards d’euros d’investissements étrangers en 2023, à Bucarest
Selon les données fournies par la Banque centrale de Roumanie, rien qu’en 2023, la région de Bucarest et des alentours a attiré 4,1 milliards d’euros d’investissements étrangers, deux fois plus que tout autre département. N’empêche, chaque année, la capitale perd des dizaines d’heures de productivité en raison du trafic infernal, 97 heures de conduite par chauffeur, un record négatif en Europe, et reste vulnérable à la pollution et aux iniquités socio-économiques.
Trois directions pour un développement durable
Le développement durable de la ville de Bucarest ne signifie pas que la construction de bâtiments modernes, mais surtout une infrastructure cohérente, le passage au numérique et une économie circulaire, a fait savoir le président de la Chambre de commerce et d’Industrie de la capitale, M. Iuliu Stoclosa :
« Nous sommes intéressés à obtenir un développement durable de Bucarest sur plusieurs aspects : infrastructure, numérisation et économie circulaire. Trois domaines qui nous permettront d’avancer dans la bonne direction. Des projets sont déjà en cours, les investisseurs sont présents, il nous reste à mettre en relation l’administration locale et le milieu des affaires. 56% des investissements directs faits en Roumanie sont absorbés par la capitale, qui attire les investisseurs, notamment par sa position au carrefour des deux corridors pan-européens. »
Décourager la bureaucratie excessive
Iuliu Stoclosa a rappelé que Bucarest attire déjà la plupart des investissements étrangers. Il lui reste donc à pouvoir offrir aux hommes d’affaires les mêmes conditions que les autres capitales européennes. Le manager de Data Center, Costin Băcilă, a présenté deux projets pilot qui prouvent la manière dont la numérisation est censée éliminer les files d’attente. Costin Băcilă:
« Si dans d’autres capitales, la bureaucratie qu’un investissement implique dure un mois au maximum, en Roumanie, les documents à remplir et à se voir approuver durent des mois, voire des années. C’est un véritable combat bureaucratique qu’il faut mener. Au cours de nos discussions, j’ai invoqué deux grands projets que j’ai mis en place dans le courant de l’année dernière, à savoir la numérisation du Registre automobile roumain où désormais, tout se passe en format électronique et l’e-Sceau, un projet de gestion des contrôles aux frontières, adopté avec la Direction des douanes et celle antifraude ».
A la fin, disons que les participants au Forum de Bucarest ont décidé que la lutte contre la bureaucratie doit constituer une priorité pour la future administration locale. En attendant, la capitale reste paradoxalement, la ville roumaine qui attire aussi bien le plus de capital, que celle où l’on passe le plus grand nombre d’heures bloqués sur les routes.