Les Collines de la Transylvanie
Cap sur la Transylvanie, plus particulièrement sur la région des Collines de la Transylvanie, un site naturel d’intérêt écologique inscrit dans le réseau européen Natura 2000. Dotée d’un paysage culturel unique et d’une biodiversité exceptionnelle, la région vous attend à découvrir une vingtaine de villages saxons, blottis entre des collines verdoyantes, tels Viscri ou Biertan, tout comme d’autres sites figurant au patrimoine mondial de l’UNESCO. En route !
Daniel Onea, 06.11.2025, 13:40
Patrimoine et biodiversité
Cette semaine, nous vous emmenons en Transylvanie, plus particulièrement dans la région des Collines de la Transylvanie, un site naturel d’intérêt écologique inscrit dans le réseau européen Natura 2000. Dotée d’un paysage culturel unique et d’une biodiversité exceptionnelle, la région vous attend à découvrir une vingtaine de villages saxons, blottis entre des collines verdoyantes, tels Viscri ou Biertan, tout comme d’autres sites figurant au patrimoine mondial de l’UNESCO. En route donc!
Une région éco-touristique. Les critères.
Les Collines de la Transylvanie se remarquent aussi par le fait que dernièrement, la région, dans son ensemble, est devenue un véritable modèle de développement touristique durable, centré sur la protection du patrimoine à travers l’implication effective des communautés locales et des touristes qui la visitent. Par conséquent, l’appellation de destination écotouristique n’est pas un simple slogan, mais une réalité palpable, que l’on retrouve une fois sur place.
Les critères à remplir sont bien clairs, comme nous l’explique Cristina Iliescu, à la tête de cette destination touristique :
« Premièrement, la région comporte plusieurs sites naturels protégés inscrits dans le réseau européen Natura 2000, réunissant des régions reconnues pour leur biodiversité exceptionnelle. Le 2e élément essentiel pour une destination écotouristique est le fait que la plupart des expériences touristiques sont offertes par la communauté locale, les habitants des parages étant considérés comme un véritable patrimoine vivant. Puis, les bénéfices de ce tourisme profitent à la communauté, puisque c’est un modèle qui met au profit l’économie locale. C’est donc un petit écosystème d’économie circulaire qui se crée, où l’argent laissé par les touristes revient à la communauté sous différentes formes. »
Les charmants villages saxons de Viscri et Biertan
Notre premier arrêt d’aujourd’hui est le charmant village de Viscri, au département de Brasov, avec ses ruelles non pavées et ses maisons à l’architecture spécifique des 18-19e siècles. Il est reconnu pour la sauvegarde du patrimoine de l’architecture traditionnelle saxonne. Il est devenu fameux dans le monde entier au moment où le Roi Charles III de la Grande Bretagne y a racheté une ferme. Le point central du village est son église fortifiée, un monument inclus sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Sise dans le département de Sibiu, la commune de Biertan doit sa renommée à son complexe architectural médiéval, notamment à l’église fortifiée, incluse sur la liste du patrimoine de l’UNESCO. Pendant près de 300 ans (1572-1867), Biertan a servi de siège pour l’Archevêque évangélique-luthérien de Transylvanie.
Les attractions moins connues
Pourtant, pour le voyageur en quête d’authenticité, qui préfère s’aventurer loin des circuits qui passent par les villages de Viscri ou de Biertan, la destination offre des alternatives qui mettent en lumière des attractions intéressantes et moins connues.
Cristina Iliescu : « Pour ceux qui souhaitent se détendre loin des destinations médiatisées, je suggère les villages de Mălâncrav, Alma Vii ou Apoldu. Tous les trois ont des églises fortifiées bien conservées qui peuvent offrir plus que l’expérience d’une simple visite touristique. Par exemple, dans les tours de l’église d’Alma Vii, il y a une exposition consacrée à la vie multiculturelle du village. Ensuite, à Mălâncrav, il y a un célèbre manoir reconverti en hôtel, entouré de jardins et d’un verger ouvert au public. L’église d’Apoldu organise souvent des expositions d’art ».
Eco-tourisme
L’impact positif du visiteur est en rapport direct avec les choix que celui-ci fait, affirme Cristina Iliescu, à la tête de la destination de tourisme écologique, Colinele Transilvaniei. Le modèle d’écotourisme proposé par les Collines de la Transylvanie repose sur une série de bonnes pratiques, censées permettre au touriste d’intégrer un écosystème autochtone, dont il devient un partenaire actif.
Cristina Iliescu : « Le plus facile pour le voyageur serait qu’il passe la nuit sur place, dans un espace d’hébergement écotouristique labellisé ou, au moins, dans un endroit respectueux envers la nature. Après, le mieux serait qu’il se restaure dans des restaurants autochtones et qu’il découvre la région à l’aide des guides locaux qui connaissent mieux que les autres l’histoire des lieux. Une autre norme à respecter est de ramasser les détritus, selon le principe « j’emporte tout, je ne laisse rien derrière ». Nous recommandons aux touristes de chercher à s’intéresser auprès de leurs hôtes sur les bons plans et les bonnes adresses à découvrir une fois sur place. C’est toujours les hôtes qui savent le mieux qui sont les meilleurs producteurs locaux, les meilleurs artisans et donc, de cette manière, elles arrivent à contribuer à la dimension écologique et authentique de l’expérience »
Le ravitaillement des villages saxons
Derrière cette forme de tourisme se trouve souvent un paysage humain complexe, en pleine transformation. Bien que marquées par la présence des saxons, les communautés locales saxonnes connaissent de nos jours un ravitaillement important grâce à l’arrivée de nouveaux résidents.
Cristina Iliescu : « Bien que cette région soit connue comme une région saxonne, la communauté saxonne y a considérablement diminué. Or, à présent, dans de nombreux villages, la communauté locale renaît et se réinvente. Parmi les villageois, beaucoup sont venus d’abord comme touristes et, épris par la beauté de la région, ils s’y sont installés et lancé toute sorte d’affaires. La plupart des fournisseurs de services, qu’il s’agisse d’hébergement, de restauration ou d’activités culturelles, sont des membres de la communauté locale ».
Une destination idéale en toute saison
A la différence des destinations saisonnières, les Collines de la Transylvanie attendent les touristes tout au long de l’année. En hiver, la région propose des expériences authentiques, puisque les fêtes de fin d’année y sont marquées selon les traditions anciennes, à l’abri de la pression commerciale propre aux grandes villes.
C’est donc une destination pour toute l’année, nous confirme notre interlocutrice, Cristina Iliescu : « La région vaut le coup d’être visitée aussi bien pour le calme qui y règne, que pour l’expérience authentique de la vie à la campagne. Même en l’absence de la neige, en hiver, les traditions de fin d’année sont pleines de charme, puisqu’elles offrent aux touristes un modèle d’authenticité. Je pense, par exemple, aux groupes de chanteurs de cantiques qui font du porte à porte à Noël et à la veille du Nouvel An et que les touristes, s’ils veulent bien, peuvent rejoindre pour vivre par eux-mêmes de telles expériences qui coagulent les communautés locales d’une manière authentique ».
Voilà pourquoi les Collines de la Transylvanie sont une destination-repère pour le tourisme durable de Roumanie. La région, véritable modèle d’authenticité, de vie communautaire et de conservation du patrimoine, s’adresse aux touristes responsables et conscients de leur rôle dans la protection du patrimoine national. (trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)