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Radio Roumanie libre

Dans l'histoire des stations de radio en langue roumaine, Radio Roumanie libre est un nom assez méconnu. Il s’est agi en fait de la titulature prise par le service roumain au sein de la station de radio du Komintern, qui propageait les idées communistes, internationalistes, antifascistes et pacifistes pendant la Seconde Guerre mondiale. Aussi, il ne doit pas être confondu avec Radio Moscou en langue roumaine, qui diffusait des émissions de la radio publique de l'Union soviétique, destinées au public roumanophone.

Foto: pixabay.com
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, 12.05.2025, 10:02

Anton Bejan, né en 1919 en Bessarabie, était devenu activiste communiste avant la guerre. En juin 1940, lors de l’invasion soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord, il est resté en territoire occupé. Lorsqu’un locuteur de langue roumaine était recherché pour l’ouverture de la station Radio Roumanie libre, il se trouvait en Géorgie, à Tbilissi, où il travaillait dans une usine d’armement. En 1997, lors d’une interview accordée au Centre d’Histoire Orale de la Radiodiffusion Roumaine, Bejan se souvenait de ses débuts de journaliste en 1943 : « Ana Pauker et Valter Roman, deux des leaders communistes roumains réfugiés à Moscou, recherchaient une personne qui s’exprimait bien en roumain pour être speaker à la station Radio Roumanie libre. Lenuţa Tudorache, une amie, m’a recommandé. Ils ont envoyé un télégramme au Comité Central de Géorgie et j’ai été convoqué au Comité Central. Le voyage en train jusqu’à Moscou a été une aventure, il a pris environ une semaine. »

 

De bonnes conditions de travail

 

La candidature de Bejan a été retenue, avec celles de huit autres roumanophones, six femmes et deux hommes. Les conditions de travail étaient plutôt bonnes et l’équipe réunissait plusieurs nationalités. Anton Bejan : « Nous étions là plusieurs employés, et travaillons avec des équipes du monde entier. C’était un centre qui diffusait dans presque toutes les langues du monde. Dirigé par le Komintern, mais séparé du bâtiment du Komintern, ce centre avait des rédactions pour chaque pays. Parmi elles figuraient d’abord les rédactions balkaniques, avec lesquels nous avions de bonnes relations : les Serbes, les Bulgares, les Grecs, les Turcs. Ensuite, il y avait les Tchèques, les Hongrois avec qui nous nous disputions souvent, les Autrichiens, les Allemands, mais aussi les Anglais, les Américains, les Finlandais. »

 

Des programmes de propagande antifasciste

 

Mais Radio Roumanie libre, représentait du fait de sa mission des intérêts contraires à l’opinion du public roumain de l’époque. Les journalistes de cette radio tentaient la changer : « Nous diffusions trois fois par jour pendant une heure. Les programmes étaient principalement des programmes de propagande antifasciste, contre l’Allemagne. Nous menions la guerre psychologique derrière les lignes de front. Nous lancions des appels aux partis historiques, aux citoyens roumains, pour qu’ils s’opposent à la guerre et sauvent leur patrie. Les matériaux que nous diffusions n’étaient pas dirigés contre la Roumanie, mais au contraire, nous luttions pour sauver la Roumanie, qui était dans une situation catastrophique. Nous savions qu’en luttant contre les Nations Unies, contre les plus grands pays, la Roumanie ne pouvait rien faire, que le sort de la guerre était déjà décidé. Nous diffusions également des nouvelles du pays, que nous recevions via la Turquie et que nous commentions. »

 

Une équipe coordonnée

 

Outre les nouvelles, commentaires et reportages, les journalistes de radio Roumanie libre surveillaient également les émissions des autres stations de radio en langue roumaine. Bien que chaque service ait ses spécificités nationales, il existait une coordination supérieure qui donnait la ligne éditoriale de la station. Anton Bejan : « Toutes ces rédactions étaient coordonnées par un groupe dirigé par Bedřich Geminder, membre du Parti Communiste de Tchécoslovaquie, un homme particulièrement compétent. Son groupe publiait un bulletin avec des nouvelles des émissions par pays. Ce bulletin circulait parmi les membres du Komintern, au Comité Central, et était diffusé en plusieurs centaines d’exemplaires. Ce bulletin contenait également des articles politiques écrits par des membres marquants de chaque rédaction. »

 

1944, la fin

 

Cependant, l’audience de la station et des idées qu’elle promouvait était très faible parmi les Roumains, malgré les encouragements des pays démocratiques. Anton Bejan : « Nous avons reçu, via Radio Londres, un message nous félicitant pour notre activité et nous souhaitant le meilleur. Nous avons répondu de la même manière. Pourtant, comme je l’ai compris après mon retour en Roumanie, notre station n’avait pas beaucoup d’audience. Cependant, j’ai rencontré quelques personnes qui nous écoutaient. Aux heures de diffusion prévues, je sortais à l’antenne et disais : Ici Radio Roumanie libre ! Écoutez nos émissions sur les ondes… et je commençais. »

 

Cette radio a cessé d’émettre en août 1944, après que la Roumanie eut quitté l’alliance avec l’Allemagne nazie. Mais le chemin de la propagande et du climat de terreur communiste pour près d’un demi-siècle était ouvert. (trad. Ionut Jugureanu)

 

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