Clin d'oeil sur l’industrie roumaine en cette année de crise.
Sselon un article de la publication financière Ziarul Financiar (ZF), en 2018, l'industrie roumaine avait connu un essor considérable, une croissance de 8,5%, soit la plus importante des 15 dernières années. Elle était alors la branche la plus importante de l'économie roumaine. Toutefois, en septembre 2019, soit moins une année plus tard, le site spécialisé profit.ro constatait que l'industrie de la Roumanie avait connu le déclin le plus important de l'UE, soit une baisse de plus de 5% par rapport à la même période de 2018, selon une étude menée par Eurostat. En fait, l'année dernière déjà, l'industrie roumaine avait enregistré plusieurs mois consécutifs de déclin sur toile de fond de la diminution de la demande extérieure et des croissances salariales imposées en Roumanie à l'époque. Il s'agit coûts de près de 40% plus élevés pour les patrons par rapport aux années précédentes, notamment depuis l'augmentation du salaire minimum, ce qui a eu un impact majeur sur le profit des compagnies roumaines.
Qui plus est, vu la position des compagnies roumaines sur le marché international, leur capacité à négocier les prix est limitée, expliquaient les analystes interviewés pour le même article. Si le contexte n'était pas trop rose fin 2019 pour l'industrie roumaine, elle a été frappée de plein fouet par la pandémie de 2020 avec toutes ses restrictions. Il y avait une légère tendance de croissance en janvier et février, dans les industries de l'extraction ou de l'énergie, par exemple. Mais d'autres branches étaient déjà en déclin depuis des mois au moment où l'état d'urgence et le confinement général ont été mis en place à la mi-mars.
Ce n'était que le début de la catastrophe, puisqu'en juin dernier, la publication spécialisée ZF titrait : « L'industrie roumaine est à genoux, chute de 38% en avril, c'est le mois le plus difficile des 10 dernières années ». En fait c'était là le premier effet du confinement. Et les perspectives n'étaient pas du tout encourageantes, car la production industrielle européenne avait à son tour chuté de 28% en avril 2020 par rapport à avril 2019. Une bonne partie des salariés de l'industrie roumaine ont été placés en chômage technique. Durant l'état d'urgence de mars, avril et mai derniers, seuls les constructeurs automobiles Dacia et Ford avaient réuni plus de 20.000 employés mis au chômage technique, précise ZF.
Puis, après le 15 mai, au moment où le confinement général a été levé, les plus grandes fabriques de Roumanie ont repris leur activité, profitant aussi du fait que l'industrie occidentale recommençait à bouger elle aussi. Et bien que le secteur industriel ait commencé à récupérer les pertes du printemps, l'impact de la crise sanitaire et économique était toujours évident au mois d'août comme le constate la télévision privée Digi 24 sur sa page économique en ligne. Les domaines les plus touchés par la crise de cette année sont l'énergie, les biens des capitaux, les biens intermédiaires, les biens d'usage prolongé ou encore les biens d'usage courant. Cela, en ce qui concerne le chiffre d'affaires.
Mais la production est à la baisse aussi. Elle avait diminué de plus de 16% entre janvier et juin 2020, sur toile de fond de la baisse des industries manufacturières et extractives ainsi que de la production et la fourniture d'électricité et d'énergie thermique, gaz, eau chaude et climatisation. Voilà donc, c'est un moment difficile pour l'industrie roumaine et pour l'ensemble de l'économie. C'est une leçon importante apprise en cette période de pandémie : on est tous connectés, tous les domaines dépendent les uns des autres, si un élément de la chaîne est en difficulté, tous les autres en sont concernés et en subiront les conséquences.
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