Le courrier des auditeurs du 25.01.2019

Aujourd'hui j'aimerais que l'on parle de la Personnalité de l'année 2018, telle qu'elle a été votée par les auditeurs de RRI. Vous le savez déjà, peut-être, la Personnalité de l'année 2018 est Angela Merkel. Notons que les auditeurs de RRI avaient élu la même Angela Merkel en tant que «personnalité de l'année 2015». 


Parmi ceux qui l'ont proposée une fois de plus, nous avons cité Olexandr Kuzeminski, d'Ukraine, qui motivait son choix de la manière suivante : « Mme Merkel, en tant que leader européen, a fait beaucoup de choses pour l'Allemagne et pour le monde en général. La chose la plus importante : elle a compris à temps qu'il était l'heure de démissionner. C'est ça l'atout d'Angela Merkel par rapport à de nombreux autres politiciens ». 

Parmi les auditeurs des émissions de RRI en français, c'est notre ami français Jean Michel Aubier qui a voté lui aussi pour la chancelière allemande. Voici son explication :

« Cette année, je choisis Angela Merkel. Un peu paradoxalement, c'est 2018 qui la verra trébucher après des sondages exécrables et des élections perdues. On ne sait même pas si elle ira au bout de son mandat de chancelière. Je lui saurai toujours gré de s'être érigée contre l'extrême droite « Un poison qui s'infiltre, touchant aux racines de l'identité, et contre lequel nous devons nous battre ». Après 13 années au pouvoir, celle que les Allemands appelaient tendrement «Mutti» n'a plus les faveurs de son peuple. Sa « faute » - mais peut-on appeler cela une faute - aura été l'accueil de réfugiés sur le sol allemand en 2015. Dès lors, le mécontentement n'a cessé de grandir, notamment à l'est du pays, sa terre natale. La violence et la haine se sont déchaînées dans les rues. Son parti, la CDU, commence à douter d'elle, et peu à peu les trahisons s'enchaînent. Et l'impensable se produit : une centaine de députés de l'AfD entre au Bundestag. Parmi eux, des néo-nazis. C'est avec un peu de nostalgie que je vois cette femme quitter peu à peu la scène politique. Elle restera toujours à mes yeux un rempart contre les extrémistes et une femme courageuse et européenne », conclut Jean Michel Aubier de France.  

Merci pour ces explications, comme vous voyez vous n'avez pas été le seul à décider que la chancelière allemande méritait une fois de plus titre de personnalité de l'année, bien que ce soit pour des raisons complètement différentes que celles de 2015. 


Voyons maintenant quelles autres personnalités ont été proposées par les auditeurs de RRI en français. Par exemple, Christian Ghibaudo vote pour Roxana Maracineanu, la ministre des sports française qui est d'origine roumaine. Voici sa motivation :

« J'ai décidé de « nommer » une fois n'est pas coutume un ou plutôt une ministre de la République française. Je veux parler de Mme Roxana Maracineanu, notre ministre des sports. Cette nomination a fait la fierté des français d'origine roumaine et des roumains de France. Enfin pour une fois, une roumaine a été mise à l'honneur, par les médias français. D'habitude ce sont plutôt de critiques envers la Roumanie et les roumains... Ainsi Roxana Maracineanu a été nommée Ministre des Sports le 4 septembre 2018.  Et cela après un parcours exemplaire dans sa vie personnelle et professionnelle. Née le 7 mai 1975 à Bucarest elle a été nageuse française. Spécialiste des épreuves de dos, elle devient, en janvier 1998 à Perth, la première championne du monde française de natation en s'imposant sur le 200 mètres dos, puis remporte la médaille d'argent sur la même distance lors des Jeux olympiques de Sydney en 2000. Elle s'adjuge également un titre européen lors des championnats d'Europe de 1999 et compte trois autres médailles européennes. En octobre 2004, elle annonce mettre un terme à sa carrière sportive, deux mois après le triomphe de Laure Manaudou sur 400 m aux Jeux olympiques d'Athènes. La championne du monde 1998 a clairement inspiré la nouvelle star de la natation française : celle-ci avait envoyé une lettre à son idole alors qu'elle était enfant. Après sa carrière sportive, elle occupe pendant de nombreuses années un poste de consultante à la radio sur Europe 1 et à la télévision au sein du groupe France Télévisions. Elle entre en politique en 2010 en étant élue conseillère régionale d'Île-de-France, mandat qu'elle détient jusqu'en 2015. A Bucarest, en Roumanie, elle pratique dans son enfance la gymnastique. Son père, grâce à un contrat de coopérant, part travailler en Algérie, emmenant sa famille, bien qu'il soit surveillé par la Securitate. Ils peuvent ensuite rejoindre la France en 1984 où ils demandent l'asile et débarquent à Marseille. C'est à Blois, dans un centre de transit, qu'elle apprend le français, puis elle effectue ses études secondaires au collège Augustin-Thierry de Blois et au collège Jean-Macé de Mulhouse. Elle est naturalisée française en 1991 à l'âge de 16 ans. A noter que ces dernières années, ce n'est pas la première fois qu'un ou une français(e) d'origine roumaine est nommé(e) ministre de la République, il y a déjà eu Lionel Stoleru et Jean François Copé mais pour ces derniers c'étaient leur père ou grand-père qui étaient nés en Roumanie », conclut Christian Ghibaudo de France.

Cher ami, merci d'avoir participé une fois de plus à notre enquête et avec une proposition si intéressante et si bien argumentée. 



Gilbert Dupont de France nous propose une autre femme comme Personnalité de l'année 2018 : la Brésilienne Marielle Franco. Voici ses arguments : « Je mettrai en avant Marielle Franco, militante et conseillère municipale de Rio de Janeiro, abattue le 14 mars 2018  pour s'être engagée dans la défense des droits humains, en particulier des femmes noires, des LGBTI et des jeunes. Elle continuait  à dénoncer courageusement les violences policières, malgré de nombreuses menaces de mort dont elle faisait l'objet », écrit Gilbert Dupont de France. Intéressante proposition, cher ami, et merci de nous avoir encouragés à regarder aussi sur d'autres continents. Des fois ils semblent être si loin de nous que l'actualité de ces lieux n'arrive presque pas chez nous. 


Mme Maguy Roy regarde elle aussi vers d'autres continents en cherchant la personnalité de l'année 2018. Voici son message : 

« Pour ma part, la personnalité de l'année 2018 est double ou plutôt deux personnalités me paraissent représenter le mieux « les » personnalités de 2018 : ce sont  le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un qui se sont engagés, dans un processus de paix entre les 2 pays dès leur première rencontre spectaculaire, le vendredi 27 avril dans le village de Panmunjeom. Malgré tous les obstacles, les escalades verbales, politiques, militaires, nucléaires, depuis la guerre de Corée de 1953 et la partition de la péninsule au niveau du 38e parallèle, ces 2 dirigeants ont décidé d'œuvrer ensemble en vue d'établir des relations dans une péninsule apaisée et dénucléarisée. Premier pas en février 2018, avec la participation de la Corée du Nord aux J.O. d'Hiver à Pyeongchang (Corée du Sud) et le défilé commun des 2 Corées à la cérémonie d'ouverture. Mieux, une équipe unifiée de hockey sur glace féminine a regroupé des athlètes nord et sud-coréennes. D'autres étapes ont suivi: le rétablissement d'une ligne rouge téléphonique entre les deux pays, les retrouvailles inespérées et très émouvantes entre Coréens du Nord et du Sud, séparés depuis près de 70 ans, l'ouverture d'un bureau de liaison commun, préfiguration d'une ambassade, situé du côté nord de la zone frontière démilitarisée (DMZ), l'envoi de médicaments au Nord (Tamiflu)  en signe de coopération humanitaire, l'étude conjointe d'une liaison ferroviaire commune et dernièrement le1er passage symbolique d'un train. Bien sûr, ce n'est qu'une première étape vers une pacification des relations voire une réconciliation entre les deux gouvernements et surtout les deux peuples qui partagent la même la même langue, la même Histoire, les mêmes traditions, la même culture... D'autres progrès sont à réaliser notamment pour la démilitarisation et la dénucléarisation de la péninsule qui sera peut-être, dans une perspective lointaine, réunifiée ou sous statut fédéral. Le dialogue demeure primordial pour permettre des avancées significatives mais lorsque des « hommes de bonne volonté » unissent leurs efforts en ce sens, on ne peut que saluer leur action. D'ailleurs, l'intérêt qu'ont montré les grandes puissances mondiales et les médias pour ce rapprochement, est la preuve qu'il constitue un évènement majeur dans le monde actuel et un signe encourageant en faveur de la paix. Souhaitons que ces efforts se concrétisent et deviennent une référence en bien d'autres régions et pays dévastés par la guerre et la violence ! », conclut notre auditrice française Maguy Roy. 

Espérons-le bien ! Chère amie, elles sont très intéressantes vos explications. Merci ! 



Nos amis algériens Farid Boumechaal et Nouari Naghmouchi ont proposé, eux, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi assassiné le 2 octobre 2018 au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, sans pourtant motiver leurs choix. Disons que les arguments en faveur de cette nomination sont évidents.   


Enfin, Paul Jamet de France ne vote pas pour une personne, mais plutôt un phénomène qu'il a dépisté à travers le monde. Paul Jamet explique :

« Au travers du flux d'information que je reçois au quotidien, il y a une constante, de plus en plus présente : c'est la connerie ! Regardez autour de vous ; la connerie est bien omniprésente ! (...) J'en suis arrivé à vous proposer de mettre la connerie sur la première marche du podium après la lecture jubilatoire d'un ouvrage collectif très sérieux et publié récemment, intitulé « Psychologie de la connerie ». René Descartes a écrit que « Le bon sens est la chose la mieux partagée ». Vous l'avez certainement remarqué, il semble de plus en plus que la connerie souhaite ravir la première place au bon sens. Jean-François Marmion, qui a dirigé cet ouvrage collectif l'écrit, en introduction : la connerie « n'a jamais été aussi visible, décomplexée, grégaire et péremptoire ». J'ajoute qu'elle est également bien répartie entre les sexes. En effet, la connerie n'est pas sexiste et par les temps qui courent c'est un vrai avantage, non ? De plus, la connerie n'a peut-être pas encore atteint son paroxysme malgré la médiatisation croissante dont elle fait l'objet. Aussi, si vous ne retenez pas ma proposition d'en faire la personnalité de l'année 2018, n'égarez pas ma contribution car je n'ai aucun doute pour 2019 : la connerie sera encore très bien placée pour être élue l'année prochaine. L'humoriste français Patrick Timsit l'a dit dans un de ses sketches : « s'il y a de plus en plus de cons cette année, c'est parce que les cons de l'année prochaine sont déjà arrivés ! » Mais n'oubliez pas de regarder dans un miroir, vous en découvrirez d'autres, assurément. Vous adresser une telle contribution n'est peut-être qu'une connerie de plus ; mais pour ne pas dévaluer l'image des cons, j'assume », conclut Paul Jamet de France.

Voilà un message original, plein d'humour et de vérité en égale mesure.