La ville de Iaşi a accueilli, début octobre, la VIIe édition du Festival international de littérature et de traduction, FILIT
Organisé par le Musée national de la littérature roumaine et financé par le Conseil départemental Iaşi, FILIT est considéré comme un des plus grands festivals littéraires d’Europe. Des dizaines d’événements se sont enchaînés, durant les cinq jours du festival : rencontres avec des personnalités de la scène littéraire mondiale, nuits blanches de la poésie et de la musique, ateliers et tables rondes réunissant des professionnels de la littérature et de la traduction, concerts, lectures publiques etc. Au fil des années, le festival a pris de l’ampleur. Florin Lăzărescu, coordinateur de programmes:« Puisque la salle du Théâtre National « Vasile Alecsandri » de Iaşi compte une centaine de places seulement, les billets pour les soirées du festival sont vite épuisés. FILIT n’est pas uniquement destiné aux vedettes. Nous organisons, entre autres, la Nuit blanche de la poésie, déjà traditionnelle, un marathon de lectures publiques auquel participent, à chaque édition, au moins cinquante d’écrivains et auquel assistent 500 personnes environ. J’ai voulu le préciser, car on dit d’habitude que la poésie ne suscite pas trop d’intérêt. Après avoir participé au Festival de Iaşi, des écrivains m’ont dit qu’ils n’imaginaient pas que des événements similaires, organisés à Paris ou à Londres, attireraient un public si nombreux. A l’une de nos éditions, nous avions invité l’écrivaine Svetlana Aleksievici, prix Nobel de littérature, qui n’a pas pu venir, pour des raisons indépendantes de sa volonté. Nous avons pensé que cela allait être un désastre. Pas du tout. FILIT est un festival d’une telle ampleur, que même l’absence d’un lauréat du prix Nobel peut passer inaperçue. C’est pourquoi je disais que ce festival n’est pas destiné à une élite. Lors de cette édition, nous avons organisé des événements dans 16 lycées et il faut dire que tous les lycées de la ville et des environs souhaitent être pris en compte pour ce festival. Cette année, pour la première fois, nous avons organisé des rencontres à Hârlău et à Târgu Frumos, car les professeurs de ces localités ont souhaité vivement accueillir des écrivains dans leurs établissements, après avoir participé, eux et leurs élèves, à des rencontres similaires organisées dans d’autres lycées, pendant le Festival. »
De grands auteurs, dont les livres se vendent à des millions d’exemplaires dans le monde, lauréats ou nommés aux Prix Pulitzer, PEN/Faulkner Award for Fiction, Goncourt, Russian Booker Prize, Russian National Bestseller ou bien aux Prix de la Paix-Erich-Maria-Remarque ou Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes, ont été présents à cette VIIe édition du Festival international de littérature et de traduction de Iași – FILIT. L’écrivain Florin Lăzărescu, coordinateur de programmes en dresse un compte-rendu: «En parlant des littératures les plus en vue actuellement, on peut dire qu’elles se sont toutes données rendez-vous à Iași. Cette année, nous avons accueilli l’Américain Richard Ford, Mikhaïl Chichkine, l’écrivain russe le plus connu actuellement, María Dueñas, une des auteures contemporaines d’Espagne les plus lues, Mathias Énard, écrivain français lauréat du prix Goncourt. Le public a pu les rencontrer au Théâtre National, lors des soirées du festival. Pourtant, pour vous rendre compte de l’ampleur du FILIT, je rappelle que sous la grande tente dressée Place de l’Union, le public a pu rencontrer l’Islandais Sjón, auteur de nombreuses chansons du répertoire de la célèbre Björk, nommée aux Oscar pour les paroles de la bande son du film « Dancer in the Dark » du réalisateur danois Lars von Trier. Cette année, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait de nombreux écrivains qui auraient pu être invités aux soirées du FILIT, mais ils étaient trop nombreux et nous avons dû les intégrer à d’autres programmes. Je mentionnerais seulement deux autres auteurs : Kim Leine (du Danemark), dont le roman « Les Prophètes du fjord de l’Eternité » a été vendu dans plus de 20 pays, et Herman Koch, un des écrivains néerlandais les plus populaires, auteur du roman « Le dîner », traduit en 21 langues. Quant aux écrivains roumains, 90 d’entre eux – débutants ou auteurs consacrés – sont invités au festival de Iaşi. Je ne pense pas qu’il y ait de lecteur, aussi chicanier soit-il, qui ne trouve au moins une dizaine d’événements à son goût sur les 130 organisés durant les 5 jours du festival. »
Cinq écrivains contemporains ont accepté le défi d’écrire une suite à un conte de Ion Creangă, dans le cadre du projet « Creangă 2.0 ». La collection est illustrée par l’artiste Adrian Serghie et son but est d’attirer l’attention sur l’œuvre de ce narrateur, tout en mettant en valeur de manière créative les musées littéraires de Iaşi. Florin Lăzărescu explique :« Chaque année, nous proposons un projet éditorial dont le but est d’accorder aux écrivains classiques une place au festival. La ville de Iaşi compte 11 musées littéraires subordonnés aux Musée National de la Littérature Roumaine, organisateur du FILIT. L’année dernière, nous avons invités les écrivains à écrire 11 biographies d’écrivains classiques roumains. Cette année, le projet visait le narrateur Ion Creangă, le fruit en étant une collection de cinq volumes signés par des écrivains contemporains : Matei Vișniec, Bogdan Alexandru Stănescu, Veronica D. Niculescu, Lavinia Braniște, Alexandru Vakulovski, qui ont accepté le défi. « La Maison de l’enfance », ouverte dans le cadre du festival, a accueilli, pendant 5 jours de suite, la présentation des 5 volumes. »
Enfin, l’exposition d’arts visuels « Lettres à Julien l’Hospitalier » a réuni des œuvres signés par une vingtaine d’artistes de France, Italie et Roumanie. (Trad. : Dominique)
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