Le cabinet de Bucarest a approuvé le Plan général des transports élaboré par le ministère des Transports. Le document table sur une enveloppe totale de 45,45 milliards d’euros nécessaire à la mise en ouvre, d’ici 2030, de projets d’infrastructure.
Le Master plan prévoit également 1.300 km d’autoroutes, dont la construction coûterait 13,7 milliards d’euros et 1.825 km de routes express, pour lesquelles il faudrait 9,9 milliards d’euros. D’autres projets concernent la construction de voies transeuropéennes et transrégionales, la réhabilitation de 2.800 km de voies ferrées, 3 milliards d’euros d’investissements dans le secteur naval et le financement à hauteur de près d’un milliard d’euros des travaux de modernisation de l’aéroport international „Henri Coandă” de Bucarest, ainsi que des aéroports de Timişoara, Cluj-Napoca et Iaşi.
Certains analystes considèrent d’un œil plutôt méfiant ce plan, vu que la Roumanie ne dispose actuellement que d’un peu plus de 700 km d’autoroutes, dont 600 km construits après 1990. Ces projets d’infrastructure bénéficient toutefois de fonds européens, la Commission européenne devant leur allouer 6,8 milliards d’euros d’ici 2020. Voici ce que déclarait Corina Creţu, commissaire européenne en charge de la politique régionale: « Du point de vue de la Commission, la priorité du Master plan consiste à réaliser dans les délais prévus les projets du réseau principal RTE-T, à savoir le Réseau transeuropéen de transport. »
Marcel Boloş, directeur général au ministère roumain des Transports, nous en a fourni des détails: « Le Masterplan, ce document stratégique de développement de l’infrastructure des transports, se doit de respecter les règles de la Commission européenne en la matière. Les réseaux connus dans le jargon du métier sous le nom de réseau central RTE-T, (Core Network) et réseau global RTE-T (Comprehensive Network) transitent par la Roumanie. Nous devons donc en tenir compte au moment où nous fixons le trajet d’un certain tronçon d’autoroute. Le réseau central doit être finalisé avant 2030, celui global à l’horizon 2050. Bref, l’argent européen va en priorité vers ces réseaux ou bien vers les segments d’autoroutes que nous envisageons dans le cadre du Plan directeur des transports».
Marcel Boloş a précisé que le Plan général des transports contient aussi les coûts préétablis pour les divers projets : « Justement, c’est un élément auquel nous avons fait très attention ; lorsque les projets par exemple d’autoroutes ou de routes express ont été identifiés, la règle prise en compte a été celle du coût préétabli. Dans le cas des autoroutes, le sujet le plus délicat et le plus débattu, nous avons travaillé en fonction de ce coût, de la forme de relief traversée par le tracé et du secteur de l’autoroute dont il est question. Je prends un exemple concret ; le coût d’un kilomètre en montagne a été de 20 millions d’euros ; en zone de montagne et de colline, le kilomètre coûte 12 millions d’euros. Si le tracé de l’autoroute n’a traversé que des collines, le coût préétabli a été de 8 millions d’euros, tandis qu’en région de plaine c’était 4 millions et demi le kilomètre. J’insiste sur le fait que, pour chaque secteur d’autoroute, nous avons fait le calcul en fonction de la longueur de la forme de relief et du coût préétabli pour arriver aux valeurs des projets identifiées dans le plan général. »
La construction du tronçon d’autoroute Piteşti – Sibiu, composante du corridor européen n°4, intéresse au plus haut degré les transporteurs et les conducteurs routiers roumains et étrangers. Marcel Boloş, directeur général au ministère des Transports: « L’élaboration de l’étude de faisabilité sera l’élément le plus délicat, mais l’exécution des travaux de construction est elle aussi délicate, surtout qu’il faudra construire, probablement pour la première fois en Roumanie, dans une région montagneuse et que le chantier pourrait s’étendre sur 3 ou 4 ans. Si on fait le calcul, avec toute la bonne volonté possible, puisque nous voulons effectivement finaliser le corridor n°4, l’étude de faisabilité, plus les travaux, plus l’appel à candidature prendront, grosso modo, entre 5 et 7 ans. »
Un communiqué du gouvernement roumain précise que, pour la programmation 2014 – 2020, la Roumanie dispose de 6,8 milliards d’euros de fonds pour les quatre secteurs de transport – routier, ferroviaire, naval et multimodal. S’y ajoutent 7 autres milliards d’euros approuvés par le cabinet de Bucarest, qui ira les trouver dans des prêts publics et dans l’accise sur les carburants, pour financer notamment les projets routiers, dont les autoroutes.( trad. Ileana Taroi, Mariana Tudose)