Un article sur les sorcières roumaines, paru dans l'hebdomadaire français l'Express, a suscité un tollé sur Internet, tout en soulevant plusieurs questions essentielles sur l'approche journalistique, la perception du public et la liberté d'expression
Le 26 mars derniers, l'hebdomadaire français L'Express attirait le regard des lecteurs avec un titre "exotique" : "La Roumanie, paradis des sorcières". L’article a déclenché, peu de temps après sa parution, une véritable tempête sur la toile ; des internautes aussi bien français que roumains se sont dits indignés par un type d’approche journalistique cantonnée dans ce qu'ils ont appelé "le sensationnel" et qui, selon eux, ne rend pas service à la Roumanie. Et eux d’ajouter que le pays s’est vu coller, depuis des années, une image mauvaise et très réductrice par les médias internationaux et s’en débarrasser semble être une mission quasi impossible. Une levée de bouclier justifiée ou non ? Faut-il accepter que les journalistes recourent à tous les moyens stylistiques pour l’amour de l’audience ? Le nombre de lecteurs et « like » justifie-t-il l’écart entre le titre et le contenu du matériel journalistique ? Quelle place laisse-t-on à la liberté d’expression si des utilisateurs de réseaux sociaux exigent le retrait d’un article de presse ?
Débat avec le professeur des universités Vintila Mihailescu, anthropologue réputé, coordonnateur d'écoles mastérales et ancien directeur du Musée du paysan roumain de Bucarest, Iulia Badea-Guéritée, journaliste franco-roumaine, ancienne responsable de la version roumaine de presseurop.eu qui couvre la Roumanie et la République de Moldova à Courrier International, lauréate du Prix du meilleur journaliste européen et Pascal Le Hen, président de l'Association Romania Franta Amicale France Roumanie et administrateur de plusieurs groupes de discussion sur les réseau sociaux.