La Roumanie touchée par grippe, le coronavirus et la pénurie de médicaments/ Des mesures économiques et un record de déficit commercial/ Des discussions bilatérales, voilà les principaux sujets de la semaine qui touche à sa fin.
La Roumanie touchée par grippe, le coronavirus et la pénurie de médicaments
Dernièrement, le système sanitaire roumain est impacté par une recrudescence des cas de grippe et de coronavirus, notamment du dernier variant signalé depuis quelques jours en Roumanie aussi. Les experts prévoient que le pic de la grippe sera atteint dans les semaines à venir avant que les infections respiratoires ne s'inscrivent sur une pente descendante à partir de la mi-février. La flambée des cas de grippe intervient dans le contexte de la reprise, le 9 janvier, des cours d'école qui ont rouvert leurs portes en plein état d'alerte épidémiologique. Dans le contexte d'une majoration de nombre de cas de grippe, de plus en plus de pharmacies sont en rupture de stocks de certains médicaments tels le paracétamol, l'ibuprofène ou les antibiotiques. A l'issue d'une série d'entrevues avec les producteurs et les distributeurs de médicaments, tout comme avec les représentants de l'industrie pharmaceutique, le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, est sorti sur le devant de la scène pour rassurer la population qui, dit-il, ne doit pas craindre une crise des médicaments antithermiques ou anti-inflammatoires.
« A la différence d'autres pays européens qui se confrontent dernièrement à des ruptures d'approvisionnement en paracétamol, la Roumanie ne traverse aucune crise, ni de paracétamol, ni d'ibuprofène. Cette pénurie n'existe pas chez nous, puisque nous avons nos propres fabriques qui produisent ces médicaments aussi bien sous leur forme destinée aux enfants que sous celle conçue pour les adultes ».
Pour leur part, les producteurs de médicaments se sont engagés à continuer d'approvisionner les pharmacies. En revanche, la situation s'avère plus compliquée dans le cas des patients oncologiques. Le président de la Fédération des personnes atteintes d'un cancer, Cezar Irimia, a déclaré qu'aux dires des patients, sept médicaments à usage oncologique sont en rupture de stock depuis le début de l'année. En réplique, le Ministère de la Santé affirme qu'il s'agitseulement de trois médicaments qui manquent sur les rayonnages et dans les tiroirs des pharmacies, dont deux se trouvent dans les dépôts.
Des mesures économiques et un record de déficit commercial
Dans une tentative de ralentir l'inflation et de mettre un terme à la majoration des prix, la Banque centrale roumaine a majoré le taux directeur à 7% par an. Les experts de la BNR estiment que cette mesure débouchera sur une baisse de l'inflation, plutôt légère durant le premier trimestre de l'année en cours et plus significative ultérieurement, de sorte que l'indicateur ne dépasse pas les 10 pourcents d'ici l'été. Pourtant, la nouvelle hausse du taux d'intérêt clé entraînera, le plus probablement, une majoration des taux fixés par les banques commerciales, notamment dans le cas des crédits. N'empêche, les spécialistes affirment qu'une baisse anticipée de l'inflation serait un signe que la majoration des taux d'intérêt touche à sa fin.
De l'avis de l'analyste économique, Dragos Cabat, il est important que le taux directeur poursuive sa tendance à la hausse afin que l'inflation atteigne un plafond avant de s'inscrire sur une pente descendante. Dragos Cabat :
« Il est important que la Banque continue cette tendance ascendante de son taux directeur, car c'est de cette manière qu'elle entraînera le plus rapidement possible, un ralentissement de la croissance de l'inflation. C'est ce qu'il y a de plus important pour l'économie roumaine, à l'heure où l'on parle ; plus important que la croissance économique ou les mensualités bancaires qui concernent quelque 600.000 Roumains affectés, bien évidemment, par cette majoration du taux d'intérêt.»
Après deux ans de pandémie et une année de guerre à ses frontières, le déficit de la balance commerciale de la Roumanie s'est envolé, en se montant à 31 milliards d'euros durant les onze premiers mois de l'année dernière, soit un déséquilibre record, selon l'Institut national de la Statistique. L'analyste économique, Constantin Rudnitchi précise :
« Nous avons un record unique dans l'histoire du pays, du partiellement à la période inflationniste qu'on traverse aussi bien en Europe que dans le monde. Donc, on a une valeur à la hausse des importations. Mais, en dehors de ça, la Roumanie se confronte à une réalité problématique, à savoir le fait que le niveau de ses importations reste extrêmement élevé, tandis que la production intérieure et les exportations ont du mal à répondre aux besoins de l'économie nationale ».
Dans ce contexte, le Gouvernement de Bucarest cherche à s'emprunter aussi bien sur le marché interne qu'externe, pour combler aussi bien à un déficit budgétaire d'au moins 160 milliards de lei, soit 32 milliards d'euros, estimé pour cette année qu'à une dette plus ancienne qu'il faudrait refinancer.
Des discussions bilatérales
Les discussions roumano-ukrainiennes portant sur la Loi des minorités nationales récemment adoptée et promulguée par Kiev se poursuivent. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Bogdan Aurescu et Dmitro Kuleba, se sont entretenus par téléphone à ce sujet mercredi, après qu'un dialogue similaire a eu lieu la semaine dernière entre les présidents Klaus Iohannis et Volodimir Zelenski. La loi a suscité l'inquiétude des autorités bucarestoises, car les représentants de la communauté roumaine en Ukraine n'ont pas été consultés lors de la rédaction du document, qui a été adopté sans l'avis de la Commission de Venise. Fin 2022, les autorités roumaines ont fait parvenir à leurs homologues ukrainiens une liste de prévisions stipulées par la dite loi et qui ont un impact négatif sur les Roumains d'Ukraine. Cette semaine encore, le ministre roumain des Affaires Etrangères s'est entretenu par téléphone avec son homologue suédois, Tobias Billstrom au sujet de l'adhésion roumaine à Schengen. Selon le MAE de Bucarest, le responsable de Stockholm a réitéré le soutien de son pays à l'intégration de Bucarest à l'Espace de libre circulation. LaPrésidence suédoise est prête à s'impliquer activement et à tout mettre en œuvre pour aider Bucarest à atteindre son objectif, en identifiant des solutions concrètes, basées sur un dialogue constructif avec toutes les parties concernées. Pour sa part, le ministre Bogdan Aurescu a mis en lumière l'importance de la coordination par la présidence suédoise d'un dialogue entre tous les partenaires européens impliqués dans ce dossier. Un dossier extrêmement important pour la Roumanie, comme l'on a précisé lors de la cérémonie de lancement de la présidence suédoise de l'UE, organisée cette semaine, à Bucarest.
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