Soutenue par les quelque 600 fabricants de composantes automobiles et par les deux constructeurs locaux, Dacia Groupe Renault et Ford, l’industrie automobile roumaine a enregistré l’année dernière un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros.
Pour sa part, le marché automobile roumain a progressé en 2014 après six ans de recul jusqu'à 100.300 unités vendues, en hausse de 21,5% par rapport à l'année précédente. Ecoutons les explications du journaliste Adrian Mitrea : « Le marché automobile roumain était à un niveau tellement bas qu'il ne pouvait plus reculer encore. Les ventes actuelles étaient en quelques sorte programmées puisqu'il s'agit de ventes de véhicules pour les entreprises qui remplacent leur flotte à la fin d'un cycle d'utilisation. C'est de là que cette croissance est issue. Sur le segment clients personnes physiques, le marché est en stagnation. Le programme de renouvellement du parc automobile « Le Tacot » a bien fonctionné grâce à ce système de tickets électroniques alloués directement aux concessionnaires, ce qui a aidé aussi. On parle en fait d'une croissance justifiée par le niveau très bas du point de départ. »
Près de 400 mille véhicules ont été produits en Roumanie en 2014, 4,8% de moins qu'en 2013. Sur ce, près de 340 mille unités ont été produites par Dacia et plus de 50 mille par Ford. En fait, l'année dernière, Automobile Dacia a consolidé sa position de plus importante entreprise de Roumanie après avoir enregistré un chiffre d'affaires de 4,24 milliards d'euros, en hausse par rapport à 4,16 milliards d'euros en 2013, et une exportation couvrant 92% de sa production. Pour ce qui est des véhicules d'occasion, les ventes annuelles sont trois fois supérieures à celles de voitures neuves.
Ecoutons Adrian Mitrea. « Le marché de l'occasion s'est pratiquement stabilisé depuis plusieurs mois, depuis deux ans environ à un volume très important. Les importations de voitures usagées sont donc très élevées. Evidemment le rapport est défavorable aux autos neuves, même si tout le monde préférerait une voiture neuve. Les clients, les producteurs et les concessionnaires souhaitent conduire ou vendre une auto neuve. Et pourtant, la réalité économique de la Roumanie illustre le fait que ce que les Roumains se permettent réellement, ce sont des autos usagées. Et cette importation massive de véhicules d'occasion indique aussi autre chose, à savoir que les concessionnaires autochtones n'ont pas encore appris à vendre des autos d'occasion. Je perçois un certain intérêt sur ce segment depuis une année environ, mais jusqu'ici, c'était une catégorie de marché complètement ignorée par les concessionnaires, à leur défaveur. Des concessionnaires spécialisés uniquement en occases sont apparus et qui font à un niveau très professionnel ce que les concessionnaires qui vendaient principalement des véhicules neufs auraient dû faire. Ils ont ignoré cette partie, et maintenant ils s'en ressentent. »
La discussion sur l'intention d'un troisième constructeur automobile d'investir en Roumanie a été évoquée à plusieurs reprises. Le président de l'Association des constructeurs automobiles de Roumanie, Constantin Stroe, s'exprime à ce propos pour Radio Roumanie : « La Roumanie a réellement un potentiel énorme pour accueillir aussi un troisième constructeur automobile, mais une telle décision ne peut être prise sans une étude de faisabilité, qui tienne compte aussi de l'infrastructure routière, particulièrement importante. Et deuxièmement, il s'agit de toute une série d'avantages du pays, appelons-les ainsi. Nous avons donc besoin d'infrastructure routière, d'infrastructure routière, et encore d'infrastructure routière. Pourquoi pensez-vous que tous ceux qui se sont installés en Roumanie ont choisi l'ouest du pays ? Justement pour éviter la traversée du pays d'est en ouest qui, bien des fois, coûte du temps, de la tension nerveuse et de l'argent, plus que le transport de l'ouest du pays jusqu'en Europe Occidentale. Après, il y a certaines facilités, certaines au niveau national, d'autres au niveau local. Au niveau national, il existe les aides d'Etat. Bien sûr, ces aides d'Etat ne sont pas que des coûts pour l'Etat roumain, ce sont aussi des avantages parce que le futur investisseur est tenu de créer un certain nombre d'emplois. Et au niveau régional, il peut y avoir des taxes et des impôts qui peuvent déterminer un investisseur à venir s'installer en Roumanie. A tout cela, j'ajoute encore un avantage, même s'il n'est pas bon pour les citoyens roumains, c'est celui du coût de la main d'œuvre, qui est bas, et c'est un avantage qui compte. »
Les premiers mois de cette année, des ventes de 10% plus importantes que l'année dernière ont été constatées, ce qui est encourageant.
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