La ministre française des Sports est née à Bucarest, en 1975. C’est là qu’elle commence à faire de la gymnastique, mais aussi à nager, à 7 ans. Son père, ingénieur en travaux publics, décroche un poste de coopérant en Algérie. A l’issue du contrat, ils tentent leur chance à l’émigration en France en demandant l’asile politique – c’était en 1984, lorsqu’elle avait 9 ans.Ils sonttrès contents que l’Hexagone les ait reçus, qu’il ne les ait pas renvoyés. Après une période confuse à Paris, où ils passent les nuits dans leur voiture et se lavent aux fontaines, et en Bretagne, ils emménagent à Mulhouse, et c’est là que la jeune Roxana pratique la natation. Son entraîneur déclarait qu’elle avait « un vrai talent. Elle passait dans l’eau comme un bateau », ajoutait-il.
C’est une sportive qui a remporté une trentaine de médailles à des compétitions importantes, au cours de sa carrière. Elle obtient en 1991 ses premiers titres de championne de France sur 100 m et 200 m et enchaîne les titres au 100 m en 1992, 1994, 1995, et ceux du 200 m en 1993 et en 1995. Elle est naturalisée française à 16 ans, en 1991. La Roumano-Française devient, en 1998, à 22 ans, la première championne du monde de natation de l’histoire de France, et obtient la médaille d’or à l’épreuve de 200 m dos, à Perth, en Australie. Elle remporte également la médaille d’argent à l’épreuve de 200 m dos aux Jeux Olympiques d’été de Sydney, c’était en 2000. Là, la première place est occupée par une Roumaine. Roxana Mărăcineanu déclare alors : « Je n’ai pas été capable de la battre. Je n’ai pourtant jamais été autant émue qu’en entendant l’hymne roumain sur le podium. Il ne m’était pas destiné, mais je l’ai aussi pris pour moi ». On disait qu’elle avait ouvert la voie à une nouvelle génération de nageurs, dont Laure Manaudou.
Elle met fin à sa carrière sportive en 2004 et devient consultante sportive pour Europe1 et France Télévisions. Elle parle cinq langues et a trois enfants. Elle commence son ascension en politique dès 2010, sur une liste du PS, et devient conseillère régionale d’Île-de-France jusqu’en 2015. Les gouvernants la remarquent grâce à ses campagnes consacrées aux enfants. Elle souhaite promouvoir la natation parmi les petits, pour qu’ils n’aient plus peur de l’eau, et souhaite aussi introduire ce sport dans les écoles.
En 2018, elle devient ministre des Sports dans le gouvernement d’Edouard Philippe II. Dans son discours au moment de recevoir le mandat, elle a tenu à faire part de son appréciation à l’égard de son pays d’adoption et a précisé être heureuse de pouvoir rendre quelque chose à cette nation. Elle a remercié les Français de lui avoir permis, à elle et à son frère, de vivre leur vie en liberté. Le 6 juillet dernier, elle devient ministre déléguée auprès du ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée des sports, dans le gouvernement de Jean Castex. Voici quelques jours, questionnée sur les projets qu’elle entend développer plus particulièrement en tant que ministre, elle déclarait à nos confrères d’Ouest-France : « Deux fondamentaux qui sont indispensables pour la sécurité de nos enfants : les éduquer aux mobilités douces de demain avec l’apprentissage du vélo et l’aisance aquatique pour éviter les noyades ».
Roxana Mărăcineanu déclare se sentir « Roumaine et Française en égale mesure. J’ai ma famille à Bucarest, j’y viens en vacances une fois tous les deux ans, j’ai souhaité faire baptiser mes enfants en Roumanie. J’ai un lien naturel avec le lieu où je suis née », déclarait-elle à la publication roumaine Gazeta Sporturilor.