La guerre en Ukraine et la crise de sécurité / La crise énergétique, l’inflation et les mesures de soutien/ La Roumanie se voit bloquer l’accès au Schengen/ Les sentences tombent dans l’Affaire Colectiv/ David Popovici est l’étoile montante de la natation
La guerre en Ukraine, la crise de sécurité aux frontières roumaines, la réponse des alliés.
Au bout de deux ans de pandémie, voilà qu'en 2022, le monde a été frappé de plein fouet par les tendances expansionnistes de Vladimir Poutine qui, le 24 février, a déclenché une guerre illégale et non justifiée contre son ancien vassal de la période soviétique, l'Ukraine. La Roumanie et ses partenaires occidentaux ont condamné à l'unisson l'agression russe, en agissant de commun accord pour lutter contre "la menace la plus sérieuse à l'adresse de la sécurité euro atlantique des dernières décennies", comme peut-on le lire dans la déclaration adoptée lors du sommet de l'OTAN, déroulé en novembre, à Bucarest. La Russie se fait entièrement responsable de cette guerre, peut-on lire dans le document qui accuse Moscou d'une violation flagrante du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies. "Les actions menées par la Russie sont inacceptables, le chantage énergétique et la rhétorique nucléaire insensée ne font que miner l'ordre international fondé sur des règles. Toute attaque contre les puissances alliées déclenchera une réponse ferme et unilatérale, ont martelé les pays de l'OTAN. Par ses actions survenues suite à l'invasion russe de l'Ukraine, l'Alliance a cherché à renforcer son Flanc Est, le plus en danger et dont la Roumanie fait également partie. Les Etats-Unis ont accru le nombre de militaires envoyés en terre roumaine. A l'heure où l'on parle, quelque 5000 soldats de l'OTAN, la plupart originaires des Etats-Unis, France, Belgique, Pays Bas, Italie et Canada sont déployés en Roumanie. Un groupement de combat sous l'égide de l'OTAN ayant la France à sa tête a été mis en place quelques mois après le déclenchement du conflit russo-ukrainien.
La crise énergétique, l'inflation et les mesures de soutien à la population vulnérable
Dès le début de la guerre en Ukraine, la Roumanie s'est impliquée dans les efforts internationaux de soutien aux Ukrainiens. Les autorités de Bucarest ont été félicitées pour la manière dont elles ont su aider les réfugiés et pour le rôle joué par la Roumanie dans l'exportation des céréales ukrainiennes vers les marchés mondiaux. Parallèlement à tous ces efforts, les responsables de Bucarest ont été obligés de gérer des crises intérieures amplifiées ou produites par l'invasion russe. Au terme des directives européennes, la Roumanie a cherché elle aussi à diversifier ses sources énergétiques afin de réduire au maximum la dépendance du gaz russe. Le gouvernement de Bucarest a adopté aussi des mesures de compensation et de plafonnement des tarifs énergétiques afin de protéger les consommateurs roumains en situation de vulnérabilité. Surtout que, dans l'actuel contexte de crise, l'inflation a fait un bond jusqu'à 17%, en menaçant l'existence de nombreuses entreprises. La construction budgétaire pour 2023 prévoit aussi bien des tarifs plafonnés de l'énergie, que des aides accordées aux catégories en situation de vulnérabilité et une majoration du SMIC et des pensions de retraite.
Le MCV a été levé, mais l'admission à Schengen a été ratée
Vers la fin de cette année, la Commission Européenne a décidé de lever enfin le Mécanisme de Coopération et de Vérification sur la justice roumaine, en place depuis 2007, année de l'adhésion du pays à l'UE. La décision de Bruxelles est survenue suite à l'adoption par Bucarest des nouvelles lois de la justice par lesquelles le pays essaie de réparer les dégâts faits par la gouvernance sociale-démocrate des années 2017, 2018. La Commission européenne a précisé que la Roumanie, tout comme son voisin bulgare, répond désormais à tous les critères techniques censés lui permettre d'adhérer à l'Espace Schengen de libre circulation. Du coup, l'Exécutif communautaire, épaulé par le Législatif européen, a demandé aux pays de l'Union d'accélérer la procédure d'admission de Bucarest et de Sofia à Schengen. Pourtant, le soutien des institutions communautaires et des Etats membres, y compris des Pays Bas, ancien opposant à l'adhésion roumaine et bulgare à l'Espace de libre circulation s'est heurté cette fois-ci au refus obstiné de l'Autriche. Aucun argument n'a été suffisant pour que Vienne change d'avis. Ni le fait que la Roumanie ne se trouve pas sur le trajet de l'immigration illégale, ni les rapports de la Commission attestant des progrès faits par Bucarest dans la protection des frontières extérieures de l'Union. Le véto de l'Autriche a bloqué à la Roumanie son accès à Schengen attendu depuis onze ans. Le geste a débouché sur un refroidissement des rapports entre Bucarest et Vienne. Face aux appels au boycott des sociétés autrichiennes lancés par certains politiciens roumains, le chef de l'Etat, Klaus Iohannis, présent au dernier sommet de l'UE sur 2022, a appelé une fois de plus à la solidarité et à l'unité, en rappelant que son pays mérite bien sa place au sein de l'Espace Schengen.
Les sentences dans l'Affaire Colectiv
En mai 2022, à presque 7 ans de l'incendie qui a ravagé le club de nuit Colectiv, en faisant 65 morts, les sentences sont enfin tombées. Le maire de l'époque du 4e secteur de la Capitale, où la tragédie a eu lieu,Cristian Popescu Piedone, a écopé d'une peine de prison ferme de 4 ans pour abus de fonction, une peine réduite à moitié par rapport à celle prononcée dans un premier temps. Les patrons du club ont également reçu des peines allant de 6 ans à presque 12 ans de prison, tandis que les pompiers auprès de l'Inspection pour les situations d'urgences de Bucarest qui avaient vérifié les locaux sans adopter les mesures de sécurité qui s'imposaient, ont écopé chacun, d'une peine de 8 ans et 8 mois de prison ferme. La Cour d'appel a également obligé une partie des condamnés à verser des dédommagements de quelques dizaines de millions d'euros aux familles des victimes et des survivants. Ceux-ci tiennent l'Etat roumain pour principal responsable de la tragédie, en l'accusant de corruption et incompétence.
David Popovici, l'étoile montante de la natation roumaine
2022 a été une très
bonne année pour le sport roumain, avec différentes performances obtenues aux concours
de canotage, tennis de table, haltérophilie, athlétisme et natation. La
Roumanie est arrivée à imposer une nouvelle étoile dans l'histoire de la
natation mondiale. Il s'agit du jeune David Popovici qui a remporté les courses
de 100 et 200 mètres nage libre lors des Championnats d'Europe et du monde de natation,
avant d'établir un nouveau record mondial en 100 mètres nage libre, à Rome. La
presse parle de lui comme du "phénomène" Popovici, tandis que la célèbre
publication Swimming World magazine l'a sacré meilleur nageur de l'année. En
revanche, 2022 s'est avérée une mauvaise année pour Simona Halep qui a été
suspendue à titre provisoire pour dopage, lors d'un contrôle à l'US Open.
Considérée comme un modèle d'intégrité sportive, Halep, ex numéro un mondiale,
a commencé, à ses dires, le match le plus difficile de sa vie, celui censé
prouver son innocence.
Liens utiles
Copyright © . All rights reserved